Jacques Loizeau

Jacques Loizeau, né le 12 octobre 1905 à Pons (Charente-Inférieure) et mort pour la France le 8 novembre 1942 à Casablanca (Maroc), était un officier de marine français.

Jacques Loizeau naît le 12 octobre 1905 à Pons (Charente-Inférieure). Entré au service dans la réserve le 10 novembre 1925, il sert en 1926 sur le cuirassé d'escadre Voltaire, puis entre à l'École des élèves officiers de réserve à Brest. Avec ses camarades réservistes, il est rattaché à la promotion 1927 de l'École navale. Le 15 mai 1927, il est nommé enseigne de vaisseau de 2e classe (EV2). Il sert successivement en 1927 sur la canonnière Diligente, à la 5e Escadrille de dragage de Toulon, en 1928 à nouveau sur le Voltaire, à la 3e Escadre, 3e Division légère. En 1929, il est embarqué sur le cuirassé Lorraine, à la 1re Escadre de Toulon. En 1931, il est sur l'aviso Ville d'Ys, à la station navale de Terre-Neuve et d'Islande. Le 16 mai 1931, il est promu enseigne de vaisseau de 1re classe (EV1). En 1932, il est de retour à la 1re Escadre de Toulon, sur le croiseur Foch. En 1934, il est sur le torpilleur Téméraire à la 3e Région maritime, encore à Toulon.

Entré en 1935 à l'École de navigation sous-marine de Toulon, il obtient la même année son certificat d'aptitude à la navigation sous-marine. Il est promu lieutenant de vaisseau (LV) le 8 septembre 1936. Il sert sur les sous-marins suivants ː Le Redoutable à Toulon (1936), La Vestale à la 5e Escadrille de sous-marins de Toulon (1936), l'Archimède de l'Escadre de l'Atlantique à Brest (1937), Le Conquérant de l'Escadre de la Méditerranée à Toulon (1939), où il est officier en second à partir du 21 décembre 1938.

Placé en congé d'armistice en 1940, il sert en 1941 à l'état-major de la 3e Région maritime à Toulon, puis à Alger en 1942. Le 1er octobre 1942, il est nommé commandant du sous-marin Oréade à Casablanca. Il n'exercera ce commandement qu'un mois et une semaine, car il trouve la mort lors de l'opération Torch, le 8 novembre 1942.

Dans la nuit du 7 au 8 novembre 1942, une importante force aéronavale américaine comportant de nombreux transports de troupes arrive devant la côte marocaine. Des débarquements de vive force sont effectués dans les secteurs de Port-Lyautey, Safi et Fedala. A Casablanca, à l'aube, tous les bâtiments français sont mis en état d'alerte, puis reçoivent l'ordre d'appareiller. Vers 8 heures du matin, des avions embarqués lancent sur la ville des tracts invitant les Français à accueillir leurs libérateurs Américains. D'autres avions reviennent pour une mission moins pacifique ː ils mitraillent et bombardent le port ainsi que les bâtiments qui s'y trouvent. L'Oréade appareillait lorsqu'une bombe explose contre le kiosque et tue le lieutenant de vaisseau Loizeau, qui dirigeait la manœuvre. L'explosion provoque également une brèche dans la coque épaisse, et entraîne la mort de quatre autres hommes d'équipage. L'enseigne de vaisseau Guillou prend le commandement et tente de ramener l'Oréade à quai, mais celle-ci chavire et coule en rade. L'enseigne de vaisseau Martin, quoique blessé par l'explosion, aide à évacuer son commandant puis revient à bord pour tenter de sauver le bâtiment. Inutilement, car les moteurs Diesel n'étaient plus en état de fonctionner. L'enseigne de vaisseau Plessis quitta le bord le dernier.

• Citation à l'ordre de l'armée de mer par ordre 1095 FMF/3 du 27 novembre 1942 du vice-amiral d'escadre, commandant en chef les forces maritimes en Afrique ː

« Au cours de l'attaque de l'Afrique du Nord le 8 novembre 1942, par des forces anglo-américaines très supérieures, a combattu jusqu'au sacrifice total, donnant à tous un magnifique exemple de courage et d'abnégation »

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