Jacques Bouvet
Quick Facts
Biography
Jacques Bouvet est un industriel et dirigeant d'entreprise français.
Biographie
Polytechnicien, ingénieur du corps des Mines, d'abord sidérurgiste (années 70-85), directeur général d'USINOR, puis Président d'Usinor-Aciers, il a été amené à prendre la direction d'entreprises dans des contextes de fortes mutations, technologiques, industrielles, économiques, environnementales.
Nommé Président de l'AFME, Agence Française pour la Maîtrise de l'Énergie (1986), il la pilotera jusqu'à la naissance de l'ADEME.Il fut ensuite (1992) créateur et président du premier éco-organisme français, Éco-Emballages (devenu depuis CITEO), en concrétisation du devoir de responsabilité des entreprisesen matière d'impact environnemental, tel que ce devoir commençait de s'instituer en Europe.
Ensuite Président du Groupe Charbonnages de France, il conduira la fin des activités charbonnières/ minières en France, en même temps que l'autonomisation des activités électriques économiquement rentables (centrales électriques du Groupe), ultérieurement cédées.
Il a été également Président du Port de Dunkerque, puis président de KSB France (industrie mécanique), Président du GEP (Groupement des Entreprises Parapétrolières),président du CETIM, Centre Technique des Industries Mécaniques (2000).
Administrateur, puis Président d'AINF, il en organise au début des années 2000, la transformation en une association de soutien à la prévention des risques professionnels.
Il est aujourd'hui Président du Cercle Entreprises et Santé, qu'il a co-fondé en 2006, et co-fondateur fin 2018 de l'Observatoire de l'Éthique des Pratiques.
Carrière
Jacques Bouvet a fait ses études au lycée Condorcet à Paris, à l'École Polytechnique et à l'École des Mines de Paris, dont il est sorti comme Ingénieur au corps des Mines.
Il a commencé sa carrière professionnelle en Allemagne dans une mine decharbondu bassin d'Aix-la-Chapelle, puis en Algérieoù il a participé au développement et à la desserte algérienne du gaz d'Hassi RMel.
De retour en France, comme chargé de mission au Ministère de l'Industrie auprès du Directeur des Mines, il a travaillé aux premiers plans d'adaptation de la production charbonnière avec une interprétation élargie des règles du traité européenCharbon-Acier, interprétation devenue indispensable pour accompagner par des subventions d'État, en Francecomme en Europe, la récession de gisements géologiquement trop complexes pour être encore productifs dans une compétition internationale.Au même moment, l'importation du charbon des mines mondiales géologiquement plus favorables, donc plus aisément exploitables,profitait de transports maritimes en pleine évolution.
Jacques Bouvet poursuit sa carrière pendant 20 ans dans l'industrie sidérurgique au sein du groupe USINOR, comme directeur général d'Usinor, puis comme Président d'Usinor-Aciers. Lesdéfis sont alors ceux de grandes mutations technologiques : sidérurgie sur l'eau avec les nouveaux sites maritimes de Dunkerque et de Fos, révolution technique de la coulée continue de l'acier, avènement des mini-usines sidérurgiques ... Mondialement, le modèle en avance à l'époque est celui du Japon et ses grandes usines portuaires, dontil analyse l'efficience.
L'industrie sidérurgique connaît alors des avancées considérables de technologies et de productivité, avancées qui vont se télescoper avec une récession mondiale de la demande d'acier. Cette difficile conjonction rend les équilibres de gestion périlleux, et va conduire la sidérurgie européenne à vivre pendant dix ans dans un contingentement piloté par la Commission Européenne,
La situation étant clairement celle d'une crise européenne, structurelle, et aussi sociale,une politique de subventions nationales va devoir supporter l'étalement d'ajustements d'effectifs devenusincontournables. Le Groupe Usinor est ainsinationalisé en 1981. Il va s'agir alorsde piloter les entreprises du groupe vers une sortie de crise, en retour à la compétitivité internationale, avec des outils technologiques renouvelés, et des structures commercialement adaptées à la concurrence mondiale.
En 1986, Jacques Bouvet est appelé à la Présidence de l'Agence Française pour la Maîtrise de l'Énergie (AFME); l'agence fait face à des défis externes et internes importants. Il faut recentrer l'Agence sur ses missions essentielles et anticiper le tournant que va créer la perception scientifique de l'effet de serre, perception naissante puis s'imposant comme une donnée écologique majeure de la maîtrise de l'énergie ; il prépare l'agence à ses nouvelles missions qui vont donner naissance à l'ADEME. En février 1991, il lance EnR (European Energy Network), le club des Agences Européennes pour l'environnement et la maîtrise de l'énergie. (autour d'une charte européenne, ‘'10 pays européens s'unissent pour un objectif planétaire")
Fin 1991 et en 1992, dans le cadre des nouvelles prescriptions européennes pour le traitement des déchets ménagers et de leur déclinaison dans l'appareil législatif français (décrets Lalonde du 1er avril 1992) ), il mène la mission de préfiguration, puis fonde avec les industriels de la grande consommation la structure Éco-Emballages, première structure française qui concrétise la responsabilité étendue des entreprises en matière environnementale. « le 5 août 1992, les statuts d'Éco-emballages, société anonyme a but non lucratif sont déposés. Une entreprise 100% privée, et 100% dédiée à l'intérêt général, est née » Il démarrera et présidera durant trois ans cette structure qui soutient contractuellement l'effort de collecte, traitement et de recyclage des emballages.
Fin 1993, Jacques Bouvet devient Président du Groupe Charbonnages de France.Pendant quatre ans, avec unetutelle d'Etat aux pulsions contradictoires,il va répondre à une double mission dans la conduite du groupe:
- d'une part la mission de gérer au mieux, (social vs économie) le coûteux programme de fermeture de tous les sites charbonniers français, dans la sécurité, et selon l'échelonnement permis par les politiques sociales nationales.
- d'autre part, comme tout groupe industriel, la mission derenforcement de la compétitivitépour le noyau des activités industrielles du groupe qui demeurent bien concurrentielles : en particulier ses centrales électriques, qu'il autonomise et filialise pour constituer le second pôle producteur d'électricité de France, et aussi la production décentralisée d'électricité ).
De 1997 à 1999, il est Président du Port Autonome de Dunkerque. Le défi est de renforcer l'attractivité du port en développantles trafics de conteneurs et de pondéreux, avec l'ouverture du port Ouest et le regroupement de moyens jusqu'ici divisés entre les opérateurs grutiers du port et les manutentionnaires employeurs des dockers.
De1997 à 2004, il est appelé au Conseil de Surveillance du groupe allemand KSB.AG et à la présidence de sa filiale française (ex Pompes Guinard).
En 2000, Jacques Bouvet est élu à la présidence du CETIM, le Centre Technique des Industries Mécaniques :l'objectif, face à la mondialisation, est d'en renforcer les capacités d'innovation sur les sites français,et le rayonnement international.
Parallèlement, il est élu en 1999 Président du GEP (Groupement des Entreprises Parapétrolières, aujourd'hui EVOLEN) ; le contexte est plus encore qu'ailleurs celui d'une vision mondiale, et il s'agitde faire rayonner les efforts de R & D et d'innovation des entreprises françaises de la filière, et de soutenir et pérenniser la dynamique à l'export des fournisseurs d'équipements et de services à l'industrie des hydrocarbures
Administrateur puis Président de l'Association Interprofessionnelle de France pour la Santé et Sécurité au Travail (AINF), Jacques Bouvet,dans les années 2000,organise la cession des activités marchandes d'inspection-contrôle d'AINF au groupe Socotec, et recentre la structure sur ses activités associativesde prévention des risques professionnelles et de promotion de la Santé-Sécurité au Travail par l'appui à la recherche, à l'enseignement et aux initiatives locales auprès des PME.
Pour contribuer à la compréhension franco-allemande, aussi sur un plan culturel, Jacques Bouvet a également été administrateur, puis président (1994-2006) de la SAIHA, Société des Amis de l'Institut Historique Allemand à Paris.
Jacques Bouvet est Président d'honneurd'Eco-Emballages, du Port de Dunkerque, du CETIM, du GEP, et d'AINF.
Aujourd'hui, il est Président du Cercle Entreprises et Santé, qu'il a co-fondé en 2006, association sans but lucratifautour de l'évolution et l'avenir de la relation au travailet des impacts réciproques santé-travail. Il estégalementco-fondateur fin 2018 de l'Observatoire de l'Éthique des Pratiques.
Distinctions
- Officier dans l'Ordre de la Légion d'Honneur.
- Croix de l'Ordre du Mérite de la République Fédérale /Allemagne.
Sources
- Usinor : " Biache, Sollac Biache : 150 années d'aventures humaines et industrielles" / Philippe Olivier ; ill. d'Éric Héliot ; préf. d'Edmond Pachura - 1996
- AFMEMinistère de l'Industrie. - La production décentralisée d'electricité. Janvier 1991
- AFME : Revue Juridique de l'Environnement/ Droit de la maîtrise de l'énergie. Mai 1987 à août 1988 Jean-Yves Faberon
- AFME : l'Europe de la maitrise de l'énergie : mise sur orbite à Strasbourg - DNA 9 février 1991 (" autour d'une charte européenne, 10 pays européens s'unissent pour un objectif planétaire.)
- Éco-EmballagesJacques Bouvet-Décision Environnement, février 1992
- Éco-Emballages : Green is the new Gold. Il y a de l'or dans nos poubelles. Philippe-Loïc JACOB - Editions du Cherche Midi 2017 (« le 5 aoüt 1992, les statuts d'Éco-emballages, société anonyme a but non lucratif sont déposés. Une entreprise 100% privée, et 100% dédiée à l'intérêt général, est née »)
- Éco emballages Organisation - Les échos 12 mars 1993
- https://www.lesechos.fr/12/03/1993/LesEchos/16348-080-ECH_eco-emballages-organisation.htm
- Éco Emballages, Fondation et devenirLa jaune et la rougeoctobre 1996,-https://www.lajauneetlarouge.com/sites/default/files/uploads/pdf_numeros_anciens/jr-518-qbd.pdf
- Éco-Emballages : "Jacques Bouvet, le temps des bâtisseurs", Emballages Magazine. 2002
- CDF - Nomination JBO et biographie Le Monde 10 juillet 1992
- CETIM : "l'avenir des industries mécaniques" 2009 Rapport CESE publié à la Documentation Française
- GEP : Offshore magazine 05/01/2001 "FRANCE: French oil groups focusing on production, people, and environmental issues"
- SAIHA Institut Historique Allemand : ]Vers une société européenne - Deutsches historisches Institut Paris (juillet 2010)- * Das Deutsche Historische Institut Paris 1958–2008 ... - perspectivia.net
Bibliographie
- 1976 : Les Mini-usines sidérurgiques - Annales des Mines
- 1987 : Pour une offre de qualité . Pétrole Information, novembre 1987
- 1988 : L'AFME vivra, mais elle doit se battre - Bâtiment Énergie, janvier 1988 (entretien)
- 1988 : Les trois priorités de l'AFME - Énergie plus, mars 1988 (entretien)
- 1988 : Énergie Changement - Revue de l'Énergie
- 1988 : L'Europe et l'Énergie (comité de la Conférence Mondiale de l'Énergie)
- 1988 : Mobiliser l'intelligence des énergies - Revue de l'Énergie, juin 1988
- 1989 : Forum - World Energy Conference 14th congres.Énergie et Information
- 1990 : Comparer les coûts énergétiques - La Gazette, janvier 1990
- 1990 : Une grande plate forme d'informations et d'échanges . Énergie plus avril 1990
- 1995 : "Coal Energy and environmental protection"
- 1998 : "L'atmosphère, bien intouchable et matière première"