Hubert Clément
Quick Facts
Biography
Hubert, Benjamin Clément (né le à Sidi Bel Abbès, mort le ) est un militaire français, combattant de la Seconde Guerre mondiale dans les Forces françaises libres, et sous-officier de la Gendarmerie nationale. Il s'illustra notamment au cours de l'embuscade d'Azail durant la Guerre d'Algérie où bien que grièvement blessé d'une balle à la tête il résista à une Katiba d'une centaine de combattants du FLN dans la nuit du .
Biographie
Issu de la famille « Clément » originaire d'Angoumois remontant au XVII siècle et dont une branche a immigré en Algérie à la fin du XIX siècle jusqu'en 1962, Hubert Clément est également prénommé « Benjamin » en souvenir de son oncle, Benjamin Vauclare, "Mort pour la France" une année avant sa naissance, le sur le front de la Meuse.
Appelé de la classe 1936 dans l'armée de l'Air, il prend part à une première campagne au Maroc jusqu'en 1938 et parvient au grade de Caporal en 1940. Rendu à la vie civile, il reprend ensuite part aux combats de la Seconde Guerre mondiale à partir du au sein de l'armée d'Afrique. Avant son versement au groupe de bombardement Bretagne des Forces aériennes françaises libres, il sert à titre étranger au sein de formations de l'armée de l'air américaine.
Nommé sergent en 1944, il sert aux côtés de Emmanuel Roblès et effectue plusieurs missions de guerre embarqué sur B-24 Liberator et B-26 Marauder. Il arrive en Sardaigne le et participe à la libération de la France avec la 1 armée Française.
Ancien combattant des campagnes du Maroc, de Tunisie, de la campagne d'Italie, de la Libération de la France, de la bataille d'Alsace et de la campagne d'Allemagne il est démissionnaire de l'Armée de l'Air en 1945.
En 1946, bien qu'étant âgé de 30 ans et proche de la limite d'âge, il parvient à intégrer la Gendarmerie Nationale et se classe premier de sa promotion d'instruction. En 1947 il sollicite la réouverture d'une enquête pour homicide contre l'avis de sa hiérarchie et démasque le véritable auteur du crime pour lequel un innocent était incarcéré. Proposé une première fois à l'avancement en 1950, il refuse sa promotion. Nommé commandant par intérim d'une brigade isolée, à proximité de la frontière algéro-marocaine, dans un territoire sous tension, avec un niveau de sécurité critique, il est en définitive promu au grade supérieur le . Candidat à l'examen de l'Officier de police judiciaire, il se classe premier à la session d'examen.
Organisant régulièrement des embuscades, et anéantissant une partie des réseaux de la Wilaya V en 1956, ses résultats de guerre sont exceptionnels. En , il parvient à arrêter Benaouda Benzerdjeb, chef de réseau du FLN. Le , il est grièvement blessé par une balle à la tête lors d'une embuscade de nuit à Tlemcen mais parvient à échapper à l'encerclement d'une centaine de combattants de l'ALN. Il reçoit la Médaille de la Gendarmerie avec Grenade de Bronze (n 206 - Livre d'Or de la Gendarmerie) en 1956, deux Croix de la Valeur militaire avec étoile de Bronze et étoile de Vermeil en 1957, échappant au total à trois tentatives d'assassinat sur sa personne, sa tête étant mise à prix par les rebelles. Rappatrié à Oran, il reçoit la Médaille militaire et est promu Adjudant.
Volontaire pour rester en Algérie après les Accords d'Évian, il reçoit une nouvelle Croix de la Valeur militaire avec étoile de Bronze en 1962.
Rappatrié en France en 1963, il obtient les galons d'Adjudant-Chef.
Retraité en 1968, il est rappelé au service lors des évènements de et sa hiérarchie note : « Excellent gradé, qui présente de remarquables titres à tous égard. S'est brillamment comporté en Algérie où il a été grièvement blessé. Il a donné la plus entière satisfaction lors de son récent rappel. Est un élément de grand choix. ».
Embuscade d'Azail
"Le , deux gradés et trois gendarmes de la brigade de Sebdou tombent dans une embuscade tendue par des rebelles. Le commandant de section de gendarmerie donne l'ordre de conduire le cinq militaires vers Beni Bahdel pour participer à une opération de police qui devait avoir lieu le lendemain.Vers 18 h 30 après la tombée de la nuit, sur le chemin du retour, le premier véhicule dans lequel a pris place le chef de patrouille Hubert Clément roule en tête, suivi du second véhicule. Soudain après un virage accentué, des rafales d'armes automatiques tirées de derrière les rochers de part et d'autre de la route, atteignent les deux véhicules. Ses pneus crevés, le premier véhicule quitte la route, et après s'être retourné à plusieurs reprises, s'immobilise au fond d'un ravin. Dès les premières rafales qui ont touché le premier véhicule le maréchal des logis-chef a été touché par une balle de Thompson sur le côté gauche de la tête. Son chauffeur lui est blessé à la main gauche et au front.Les occupants du second véhicule ripostent de leurs armes et traversent la route sous le feu ennemi pour rejoindre le premier véhicule d'où ne leur parvient aucun signe de vie. Ils réussissent et constatent que leur chef de patrouille est inconscient et saigne abondamment de la tête. Une fois que le maréchal des logis-chef Clément eut repris ses esprits il ordonna la riposte des armes de son groupe. Le combat dure une vingtaine de minutes. Le groupe de militaires réussissent à abattre plusieurs adversaires et à récupérer un fusil-mitrailleur ennemi. Mais les chargeurs de pistolets-mitrailleurs étant presque épuisés et en raison de la très forte supériorité numérique de l'adversaire, ils décident de tenter une percée et de regagner Sebdou. Bien que très grièvement blessé le maréchal des logis-chef Hubert Clément participa à l'affrontement et organisa la riposte. C'est alors une longue et difficile marche de plus de deux heures qui commence pour les cinq gendarmes et plus particulièrement les blessés pour qui elle sera pénible. Soutenant tour à tour le maréchal des logis-chef Clément, ils y arrivent vers 22 heures. Les deux blessés sont alors emmenés chez le médecin local. La gravité de la blessure du maréchal des logis-chef Clément impose une admission à l’hôpital militaire de Tlemcen vers minuit. Le chirurgien diagnostiquera « plaie par balle du crâne, le projectile après avoir traversé le pare-brise est venu se loger dans la tempe gauche du blessé sans traverser le crâne ». Le chirurgien réussira à extraire la balle du crâne."
(Rapport du Commandant de compagnie de Tlemcen - Service historique de la défense).
Gradés et gendarmes présents lors de l'affrontement :
- Maréchal des logis chef Clément (chef de patrouille) : passager véhicule n 1 (blessé) ;
- Maréchal des logis chef Schmit : passager véhicule n 2 ;
- Gendarme Bayeux : conducteur du véhicule n 1 (blessé) ;
- Gendarme Huguet : conducteur du véhicule n 2 ;
- Gendarme Hauret-clos : passager véhicule n 2.
Distinctions
Médaille militaire |
Ordre national du Mérite |
Croix de la Valeur militaire |
Médaille de la Gendarmerie nationale . |
Croix du combattant |
Médaille commémorative française de la guerre 1939-1945 |
Médaille commémorative de la campagne d'Italie (1943-1944) |
Médaille commémorative des opérations de sécurité et de maintien de l'ordre |
Médaille des blessés de guerre |
Bibliographie
- Atlas de la Guerre d'Algérie (2003) de Guy Pervillé et Cécile Marin - Éditions Autrement.
- Grande Chancellerie de la Légion d'honneur.
- Service historique de la Défense du château de Vincennes - département Gendarmerie.
- Bulletin officiel de la Gendarmerie nationale 1956 (ministère de la Défense nationale et des forces armées).
- Écho de la Gendarmerie Nationale n 3550- (page 263).
- Écho de la Gendarmerie Nationale n 41836- ( page 388).
- Journal La Dépêche du Midi Édition 14.
- Livre d'Or de la Gendarmerie Nationale (1956-citation n 206)
- Avis obsèques dans La montagne du jeudi
- Chronique famille Clément
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