Hermeland d'Indre

Hermeland d'Indre ou saint Hermeland, né à Noyon (Oise) vers 640 etmort vers 720 est un prélat franc, fêté dans le diocèse de Nantes le 25 mars.

Son nom est attesté sous différentes formes suivant les textes et les régions Hermeland, Herblain, Herblay,Erblon, Herbland, Ermeland.Elblan, Erblain, Erblandi. Quelques copistes ont même écrit Saint Œuf blanc, ce qui fit dire à Eugène Toulouze, historien de Bagneux, que le nom ce saint subit là une cacographie, tout comme Jean Lebeuf qui écrit ce qui se trouve dans le martyrologe manuscrit de Notre-Dame de Paris au 18 octobre peut même douter que ce soit Erbland ou Hermelandqui soit le patron de ce lieu, car on y lit ces quatre mots : Andegavis Sancti Erblandi Abbatis.

Originaire du diocèse de Laon, Hermeland servit tout d'abord à la cour du roi comme grand échanson de Clotaire III (657-673). Entendant l'appel de Dieu, il entra à l'abbaye de Fontenelle (actuellement abbaye de Saint-Wandrille en Seine-Maritime) sous l'abbé saint Ansbert, futur évêque de Rouen, et fut ordonné prêtre par saint Ouen, le prédécesseur de ce dernier.

Du fait que vers 673, Pasquier, évêque de Nantes, s'était adressé à la célèbre abbaye de Fontenelle pour fonder un monastère près de sa ville, le prélat franc Hermeland fut choisi comme abbé par son supérieur saint Lambert pour assurer l'établissement d'une petite communauté de 12 moines qui alla s'installer en aval de Nantes sur la Loire, dans l'île d'Indre, alors appelé Antrum, et obtint la protection du roi Childéric III (694-711). Ils y bâtirent le logement des moines, des communs et deux églises dédiées l'une à saint Pierre, l'autre à saint Paul, tout comme à l'abbaye qu'ils venaient de quitter. La fondation du monastère d'Indre prospéra à la suite de dons importants du roi Childebert III, et le renom de sainteté de l'abbé attira les vocations. Elle rayonne du pays nantais à celui d'Ancenis et d'Herbauge, au pays de Vannes, ainsi qu'au sud de Rennes. L'abbaye à des biens jusqu'en Aquitaine

Cependant, Hermeland se sentant vieillir abandonne au bout de trente ans la direction de son monastère sous la pression du maire du palais Rainfroy et se retire dans son ermitage de l'île voisine d'Indret, qu'il appela Antricium, où il meurt un 25 mars vers 720. Son successeur portait le nom de d'Adalfred.

L'abbaye devient un important foyer d'évangélisation. Elle dispose de terres qui vont donner les noms des paroisses de Saint-Herblon. Des miracles sont attribués à Hermeland. Devenu saint local, son culte sera plus tard utilisé par les ordres des franciscains et des dominicains. Le monastère est démoli après le sac de Nantes par les Vikings en 843. Reconstruit par la suite, il deviendra un prieuré.

Enterrée d'abord dans le cimetière des moines, sa dépouille est ensuite transportée dans l'église Saint-Paul de son monastère, puis dans celle de Saint-Pierre, sous le maître-autel. Mais, le 24 ou 25 juin 843, lors des incursions des Normands, le monastère est ravagé après que ces derniers eurent saccagé Nantes, et les restes de Saint Hermeland sont transférés à Loches.

Au moment de la Révolution, le reliquaire d'argent est enlevé mais les reliques sont sauvées par des mains pieuses. Replacées ensuite dans la collégiale Saint-Ours de Loches, elles seront rendues à l'église qui porte son nom de Saint-Herblain en 1848.

Roger Dion cite dans son Histoire de la vigne et du vin en France le passage de la vie de saint Herbland par le moine Donat : Il retient comme un avantage décisif la possibilité de trouver dans l'île d'Indret encore couverte de bois, l'espace nécessaire à l'établissement d'un vaste vignoble, amplissum vinaerum spatium, et rappelle qu'à cette époque les lieux d'implantation des monastères étaient choisis selon des critères offrant la possibilité d'implanter des vignes pour répondre au service divin, ainsi qu'au réconfort des moines et à l'exploitation commerciale, mais également pour satisfaire le devoir d'hospitalité qui attirait en retour les dons et les faveurs des puissants.

À Bagneux, sa fête était célébrée le 18 octobre, ainsi qu'à Rouen et à Tréguier. À Loches, elle se déroulait le 20 novembre, date de la translation d'une relique. À Nantes, elle avait lieule 25 novembre et à l'abbaye de Saint-Wandrille de Fontenelle, elle est célébrée le 25 mars, jour anniversaire de la mort du saint.

Les reliques d'Hermeland furent remises à la collégiale de Loches en 965 et y furent plus tard dispersées. Bagneux reçut un petit ossement de son pied (Calcanéus) en 1848. Cette relique est enchâssée dans le nouvel autel de l'église de Bagneux.

Hermeland est le patron de six paroisses : Indre, Indret, Bouaye, Guenrouët, Saint-Herblain et Saint-Herblon. Son nom est également donné à une école catholique de Saint-Herblain.

• Église Saint-Hermeland de Bagneux, construite en 1011,  Classé MH .
• Église Saint-Hermeland de Boutteville, d'origine romane, remaniée au XVII siècle, avant-porche latéral gothique.
• Église Saint Hermeland de Gourbesville, avec ses trois autels (XVIII siècle) gothique (XII siècle, XIII siècle et XIV siècle), église Saint-Hermeland-Sainte-Anne (le transept nord lui est consacré). LaStatue de Saint Hermeland en bois polychrome est classée aux monuments historiques.
• Église Saint-Hermeland de Saint-Herblain, du XV siècle, modifiée à la fin du XIX siècle, est  Inscrit MH .
• Église Saint-Hermeland de Rabodanges dans le département de l'Orne.
• Église Saint-Herbland de Rouen, passage Saint-Herbland à Rouen, église dédiée à ce saint, détruite en 1824.
• Église Saint-Hermeland d'Indre (1870-1889), œuvre de l'architecte René Michel Ménard (1843-1895). Cette église est édifiée sur l’emplacement d’un ancien cimetière et d’une ancienne église. La tour et la flèche datent de 1889.

• L'église Saint-Hermeland de Bagneux.

• L'église Saint-Hermeland à Indre.