Gio Colucci
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Biography
Gio Colucci (ou Géo Colucci), né à Florence en 1892 et mort à Paris en 1974, est un artiste italien.
Biographie
Prolifique et éclectique, l'italien Gio Colucci, parfois connu en France sous le nom de Géo Colucci, exerça en tant que peintre, graveur, illustrateur, céramiste et sculpteur. Il entre à l'École des beaux arts puis part, avant la Grande Guerre, s'installer en Afrique. Il se rend alors en Égypte où il embrasse la profession d'architecte au Caire : il y aurait construit des maisons de plaisance. Après quelques tableaux inspirés de son séjour au Moyen-Orient, il se tourne vers la peinture abstraite et, en 1917, rentre en France.
Son frère aîné était l'écrivain et éditeur Guido Colucci, né à Naples : Guido et Gio ont collaboré sur un certain nombre de livres, Guido fournissant les textes et Gio, les illustrations. En tant que graveur, Gio Colucci produisit des eaux-fortes et des gravures sur bois.
À partir de 1921, il expose ses gravures dans divers salons : le Salon d'automne, puis celui des Surindépendants aux côtés de Gleizes, Herbin, Robert Delaunay, entre autres. Durant cette période, son travail affirme un style proche de l’expressionnisme, montrant une singulière énergie, flirtant avec le fantastique. Sa palette est ample, ses choix maîtrisés. Très impliqué auprès d'éditeurs français spécialisé dans le livre illustré de haute bibliophilie, il livre une série de gravures remarquables pour des textes de Barbey d'Aurevilly, Pierre Loti, Guy de Maupassant, Octave Mirbeau, etc. Son chef-d'œuvre comme illustrateur est Le grant testament de François Villon, dont il a fait cinq copies avec des dessins originaux en couleurs, avec des calligraphies de son frère Guido. Il devient également membre, aux côtés de Léopold Survage, Jean Metzinger et Otto Freundlich, du groupe Électrique fondé par la galeriste Berthe Weill. Il réalise aussi quelques affiches publicitaires.
Gio Colucci se met à la céramique en 1929, et se consacre ensuite à la poterie dans un atelier qu'il ouvre à Aubagne.
En 1939, Il s'engage dans la Légion étrangère mais est fait prisonnier par l'ennemi. Il s'évade et retourne à Aubagne puis à Varage, près d'Aix-en-Provence, dans une ancienne tuilerie où il tourne des assiettes pour un vieux potier sicilien. Il apprend à façonner une céramique utilitaire et traditionnelle et développe des créations personnelles. De retour à Paris en 1945, il présente ses travaux à la galerie Christofle. « Ses formes inspirées par ses expériences provençales sont particulièrement admirées : ses lourdes soupières de style Louis XV aux anses protubérantes, ses larges plats aux contours godronnés sont revisités « avec une exubérance un peu barbare ». Ce sont des pièces uniques, robustes et denses, enrobées d'émaux superposés, qui évoquent le bucchero nero des Étrusques, comme en témoigne le pot couvert marron-noir décoré de coulées d'émaux jaune orangé conservé dans les collections du musée des arts décoratifs. »
En 1955, une grande rétrospective de son travail a lieu à Paris. En 1960, la Comité international olympique lui passe commande de projets de diverses pièces pour les jeux de Rome. En 1956, Gio Colucci et Gino Severini fondent à Paris l’École d'Art italien : il y enseigne la céramique. Une grande rétrospective de son travail eut lieu à New York en 1959, année où il a également exposé à la Quadriennale de Rome.
Il meurt en 1974, en partie oublié et dans une grande pauvreté.
Le contenu de son atelier a été dispersé lors d'une vente aux enchères à Drouot-Richelieu en avril 1994.
Musées
- Musée d'art moderne, Le Caire.
- Musée des arts décoratifs de Paris.
- Musée de Melbourne.
- Musée de Djakarta.
- Université de Washington.
Fresques murales
- Cathédrale arménienne du Caire.
Grandes collections
- Nathan Cummings.
Illustrations de livres
- Khairallah Tannous Khairallah, Caïs, Paris, s.e., 1921
- J. Barbey d'Aurevilly, Le Plus bel amour de Don Juan, Paris, La Connaissance, 1923
- Pierre Loti, La mort de Philae, illustré de vingt eaux-fortes, Paris, Kieffer, 1924
- Octave Mirbeau : Le Jardin des supplices, Paris, La Connaissance, 1925
- Guy de Maupassant, La Maison Tellier, Paris, Frédéric Grégoire, 1925
- Raymond Radiguet : Le bal du compte d'Orgel, Le Livre moderne illustré, Paris, Ferenczi, 1925
- Dante : Vita nova, coll. Scripta manent, À l'enseigne du pot cassé, 1927
- Dante : L’Enfer, coll. Scripta manent, À l'enseigne du pot cassé, 1928
- Diderot : Jacques le fataliste et son maître (2 vol.), coll. Scripta manent, À l'enseigne du pot cassé, Paris, 1929
- Apulée : L'Ane d'Or (2 vol.), coll. Antiqva, Paris, À l'enseigne du pot cassé, 1929
- Lucien de Samosate, Dialogues des courtisanes. Les amours, coll. Antiqva, Paris, À l'enseigne du pot cassé, 1929
- François Turpin : Bonheur de ce monde, Paul Haasen/Éditions du Scarabée, 1929 - suite de gravures
- Jean Giono : Le serpent d'étoiles, Le Livre moderne illustré no 278, Ferenczi, Paris, 1937 - bois originaux
- Joseph Peyré : Sous l’étendard vert, Le Livre moderne illustré, Paris, Ferenczi, 1939
- François Villon : Le grant testament, Paris, 1942. Manuscrit enluminé avec calligraphie de Guido Colucci et dessins originaux de Gio Colucci, dont on n'a fait que 5 copies.
- Paul Claudel, Le chemin de la croix, texte enluminé & composé avec des caractères dessinés par Guido Colucci & illustré par Gio Colucci, Paris, Guido Colucci, 1944 - 250 exemplaires.
- Paul Valéry, Le Cimetière marin, À l'enseigne de la Trirème, 1945 - 160 exemplaires.
- Balzac , La Belle Fille de Bortillon, A l'Enseigne de la Trirème, 1945 (Tirage à 125 exemplaires)
Études critiques et bibliographie
- Danielle Souanin, peintre, Paolo Santini, sculpteur, Gio Colucci, peintre, Paris, Galerie Marcel Bernheim, 1976.
- Marcus Osterwalder, Dictionnaire des illustrateurs, Ides et Calendes, tome 2, 1992.
- Bernard Oger et Étienne Dumont, commissaires-priseurs à Paris, catalogue de vente de l'atelier Gio Collucci à l'Hôtel Drouot, Paris, le mardi 12 avril 1994.
- Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999. Voir tome 3.
- Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, Gründ, 2001.
- Céramiques XXe siècle, Musée des arts décoratifs, 2006.
- Alain Madeleine-Perdrillat, Severini. La vie d'un peintre, Hazan, 2011.
Liens externes
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