George Fonsegrive
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Biography
George Fonsegrive est un philosophe et romancier français né le 19 octobre 1852 à Saint-Capraise-de-Lalinde, mort à Paris en mars 1917 qui milita dans le catholicisme social avec Marc Sangnier. Il publia plusieurs romans sous le pseudonyme de Yves Le Querdec.
Biographie
Fils unique d'instituteur, Georges Fonsegrive fréquenta le petit séminaire de Bergerac, tâta de diverses études pour se diriger finalement vers la philosophie. Agrégé de philosophie en 1880, il enseigne aux lycées de Montauban, Pau, Angoulême et Bordeaux avant d'arriver au Lycée Buffon à Paris. Le Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine Beauchesne, Paris, 2006 écrit à son propos : « L'évolution philosophique de Fonsegrive illustre les difficultés de la philosophie d'inspiration catholique à se mettre au diapason des questions posées par le développement des sciences historiques et sociales. La thèse préparée pour l'obtention du doctorat ès lettres en Sorbonne : La causalité efficiente, Paris, 1881, emprunte les voies de la métaphysique traditionnelle, en cherchant à la renouveler par un apport venu de Maine de Biran (…) Plus tard mêlé au débat entre Loisy et Blondel Fonsegrive s'adapte davantage à la problématique de la science historique…». Les catholiques le considéraient « progressiste » amis les milieux universitaires voyaient en lui avant tout un clérical. Il fut désigné pour une chaire au Collège de France, mais le ministre Léon Bourgeois refusa de signer sa nomination..
En avril 1896, il devient directeur de La Quinzaine revue fondée en 1894 par Paul Harel, se voulant la grande revue du christianisme social tant au point de vue littéraire que philosophique qui lui assura une influence considérable auprès des jeunes catholiques. Jean Lebrec écrit à propos de Joseph Malègue et de son roman à caractère social Pierres noires. Les classes moyennes du Salut que le nom de Fonsegrive apparaît souvent dans les notes prises en vue de la rédaction de cet ouvrage qui couvre la période du déclin des notables décrit par Daniel Halévy. Malègue, pense J. Lebrec dut être très attentif à la lecture de G. Fonsegrive « comme ce fut le cas de tous les catholiques avertis au début du siècle, qu'il s'agisse du ralliement à la démocratie, de la question sociale ou de la possibilité d'une philosophie chrétienne ». Lebrec remarque aussi que le roman de Fonsegrive ( sous le pseudonyme de Yves le Querdec), Le Fils de l'Esprit. Roman scial, paru en 1905 chez Lecoffre à Paris fut, selon P.Archambault « le livre de chevet de toute une jeunesse.» En 1899, le directeur de la Quinzaine ouvrit ses colonnes à Marc Sangnier. Dans La Quinzaine du 16 décembre 1903, sous le titre À propos d'exégèse, G.fonsegrive manifesta sa sympathie à l'égard d'Alfred Loisy, en raison, pense Émile Poulat d'une « sympathie fondée sur une communauté avouée de tendances philosophiques ». Mais, évoquant cet article peu avant sa mort, il fit valoir que, sans défendre les idées de Loisy, il demandait « à ses adversaires de le traiter avec charité ».
Le Fils de l'Esprit. Roman social
Ce « livre de chevet de toute la jeunesse » parut en 1905. Il analyse les conflits sociaux de l'époque avec notamment l'éviction des notables des conseils municipaux, du Parlement. Dans le village de Briselaine (nom fictif de commune), le héros du roman Norbert de Péchanval, juriste et agronome, admirateur de Marc Sangnier, décide d'engager une action sociale et politique dans l'esprit du Sillon. Il ne croit plus à la « vertu politique de la naissance »ni à un pouvoir qui « s'imposait du dehors et d'en haut à la multitude » mais au « seul pouvoir qui pût et résister et durer », qui « ne saurait être que celui où cette multitude reconnaîtrait l'expression de ses aspirations intimes, des desseins plus ou moins obscurs de sa volonté de vivre ». L'action constructive de Norbert Péchanval, les notables ne la comprennent pas. Dans l'épilogue du roman est raconté un succès électoral local de Pierre Plantier candidat des catholiques sociaux aux élections législatives contre les socialistes. La victoire à peine annoncée, le chant de la Marseillaise l'emporte sur celui de L'Internationale que les adversaires de Plantier avaient entonné sur la base de faux espoirs. Le même soir, la vicomtesse de Xandré appelle Norbert à son chevet de mourante et apprenant la victoire des idées de Norbert, lui dit : « Nous sommes vieux. Nous nous en allons. Nous n'avons pas su. Nous n'avons rien compris au monde, aux choses. C'est vous qui avez raison ». La vicomtesse reçoit alors la nouvelle de la victoire électorale, Norbert lui dit son assurance que le pays soit délivré du « mauvais » candidat, puis cette représentante des notables meurt en embrassant le crucifix. Quant à Norbert, après la nuit passée à attendre le résultat des élections et à assister la vicomtesse en ses derniers moments, il marche dans l'aube naissante, sentant à chaque pas « qu'il faisait qu'il s'éloignait de la mort et qu'il marchait vers la vie ».
Œuvres
- Essai sur le libre arbitre : sa théorie et son histoire, Paris, Félix Alcan, coll. «Bibliothèque de philosophie contemporaine», 1887.
- La causalité efficiente, Thèse--Faculté des lettres de Paris, Paris, Félix Alcan, coll. «Bibliothèque de philosophie contemporaine», 1891.
- Essai sur le libre arbitre : sa théorie et son histoire (2e éd. rev. et augm. d'un appendice), Alcan Paris, 1896.
- Catholicisme et démocratie, Victor Lecoffre, Paris, 1898 [1]
- Le catholicisme et la vie de l'esprit, Paris 1899.
- La crise sociale, Paris 1901. (Victor Lecoffre)
- L'attitude du catholique devant la science, Bloud et Cie, Paris, 1900 [2]
- Mariage et union libre, Paris, Plon-Nourrit & Cie, 1904 [3]
- Morale et société, Bloud et Cie, Paris, 1908.
- Essai sur la connaissance, Lecoffre, Paris, 1909.
- Art et pornographie, Bloud et Cie, Paris, 1911 [4]
- Léon Ollé-Laprune : l'homme et le penseur, Bloud et Gay, Paris, 1912.
- "Kultur" et civilisation, Bloud et Gay, Paris, 1916 [5]
- De Taine à Péguy. L'évolution des idées dans la France contemporaine, Bloud et Gay, Paris, 1917.
Sous le pseudonyme de Yves Le Querdec
- Lettres d’un curé de campagne, Lecoffre, Paris, 1894.
- Lettres d’un curé de canton, Lecoffre, Paris, 1895.
- Journal d’un évêque, Lecoffre, Paris, 1896.
- Le Fils de l'Esprit. Roman social, Lecoffre Paris, 1905.
- Le Mariage du docteur Ducros, Gabalda, Paris, 1916.
Liens externes
Notes et références
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