Frank Arnal
Quick Facts
Biography
Frank Arnal (1950 - 1993) était un historien, enseignant et journaliste français. Cofondateur du journal Le Gai Pied en 1979, il fut l'une des figures de proue du militantisme homosexuel français. Il participe à toutes sortes d'activités ayant pour but l'émancipation des homosexuels dans les années 70 : groupes de parole, agit-prop, festivals de cinéma, fondation de Gai Pied ( mensuel) puis direction de Gai pied hebdo ; au sein de ce journal, il forme pléthore de jeunes qui avaient envie d'écrire et qui, lorsqu'ils n'ont pas été décimés par la maladie, continueront, après la fin de GP des travaux de journalistes dans différentes publications. Personnage amical et rayonnant, sans ambition personnelle, il aimait les plaisirs de la vie, les voyages et les rencontres avant que la " communauté gaie" ne soit impactée par l'irruption du sida ; la lutte contre la maladie, les structures étatiques ou même les querelles idéologiques entre associations prendront une place de plus en plus grande dans sa vie de tous les jours .... Didier Lestrade, fondateur d'Act Up-Paris déclarait en 2000 : "un de ces héros cachés de la lutte contre le sida et pour les pédés en général ".
Biographie
Frank Arnal est né le 17/5/1950 à Toulon. Son père, après une carrière de fonctionnaire à l'équipement, créa une entreprise de travaux publics (STPL, La Garde) qui profita de l'expansion économique des " 30 Glorieuses".
Sa mère, Liliane Casella, sans profession, était la fille d'un immigrant italien venu faire fortune en France. Ce mécanicien de " génie" fit effectivement fortune avec Mecachrome , entreprise qu'il créa à Colombes et qui dans sa période faste produisait des pièces de haute précision pour Airbus et Boeing.
L'ambiance à la maison était chaleureuse, à l'image de certaines familles du sud : tolérantes à condition de ne pas mettre les mots sur les choses.
Après le bac passé au lycée de Toulon (1969), il commence des études littéraires à Aix, s'exile à Strasbourg (sans doute à la suite de déboires sentimentaux) pour des études d'Histoire et Géographie, puis arrive à Paris, fait un passage au Centre de Presse et finit par passer le concours de professeur Lettres-Histoire en Lycée Professionnel . Un parcours assez heurté ; passionné par l'histoire, l'idéologie , les images et leur décodage, Frank suit son intérêt qui le pousse davantage vers tout ce qui se bouge à Paris dans les années 70 que vers les études universitaires.
C'est la fin du F.H.A.R, des années très politique avec le GLH, puis GLH-PQ. Il y rencontre beaucoup d'amis qu'il l'accompagneront toute sa vie et dont plusieurs participeront à l'aventure du journal Gai Pied.
En février 1979 il présente une exposition à Paris, galerie l’Éléphant Rose, intitulée "Documents épars sur une histoire du mouvement homosexuel à Paris, 1968 - 1978". Elle sera reprise en juin 1994 au Centre Gai et Lesbien de Paris, puis au C.O.C. d'Amsterdam.
La même année, il participe à la création du journal Gai Pied, il en assure la direction de la rédaction jusqu’en 1988. Il publie certains articles sous le pseudonyme de LACOMBE Francis , les fondateurs du magazine ayant choisi de séparer clairement journalisme et militantisme mais surtout par jeu : Frank aimait jongler avec différents pseudonymes.
C'est notamment à lui que revient la décision de faire du journal mensuel un hebdomadaire, "Gai Pied" traitant aussi bien des informations en France que dans le reste du monde.
Frank Arnal s'est penché sur le sujet de la perception sociale de l'homosexualité, notamment les rapports entre homosexuels et marins à Toulon.
Au cours des années SIDA, il ménagera de mars 1990 à novembre 1992, fin de la parution de"Gai Pied" un espace aux témoignages de ceux qui vivaient la maladie au quotidien.
Mais il révèle surtout un autre aspect de son engagement de militant et de chercheur : la lutte pour la prévention du sida dans les communautés gays. Il dressera un bilan des politiques menées par les institutions et autorités françaises dans les dix premières années de l'épidémie, et analysera les raisons des retards pris dans ce domaine à cause des préjugés sociaux et culturels. Son travail a malheureusement été interrompu par sa mort. Il a néanmoins été publié de manière posthume sous la forme d'un mémoire. Il s'agit de l'ouvrage " Résister ou disparaître, les homosexuels face au sida, la prévention de 1982 à 1992 ", Éditions L'Harmattan, 1993.
Il n'est pas le fils du député Franck Arnal[réf. nécessaire], l'un des héros de la résistance à Toulon, qui comme lui fut journaliste, au quotidien "République".
Il est mort du sida le 11 janvier 1993, à Toulon et entouré de sa famille.
Son prénom est souvent orthographié Franck.
Bibliographie
- Frank Arnal, Résister ou disparaître ? les homosexuels face au sida : la prévention de 1982 à 1992, Paris, Ed. l'Harmattan, (ISBN 2-738-42024-9)
- Frank ARNAL, « The Gay Press and Movement in France », in HENDRIKS Aart, TIELMAN Rob et VAN DER VEEN Evert TheThird Pink Book: A Global View of Lesbian and Gay Liberation and Oppression, Buffalo , Prometheus Books, 1993, pp. 38-45.
- LACOMBE Francis [pseudonyme de Franck Arnal], « Cynismeà la une », Gai Pied Hebdo, n. 159, mars 1985, p. 9
- LACOMBE Francis [pseudonyme de Franck Arnal], « Les Années lumière », Gai Pied Hebdo, n. 460, mars 1991, pp. 54-56.
- LACOMBE Francis [pseudonyme de Franck Arnal], DURAND Catherine, « Les enfants du FHAR », Gai Pied Hebdo, n. 461, mars 1991, pp. 56-64.
- Maxime JOURNIAC, Brigitte LHOMOND, Henri MAUREL « Hommage à Frank Arnal », document vidéo, 1993, durée : 56 min, Première projection: 12 février 1993 à la librairie les Mots à la Bouche, à Paris.
Notes et références
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