Farouk Abbes
Quick Facts
Biography
Farouk Ben Abbes est un citoyen belge et militant islamiste pro palestinien, né à Bruxelles. Son nom est mentionné dans plusieurs enquètes anti-terroristes. Le 6 juillet 2018, il est condamné à 4 ans de prison ferme pour avoir publié du contenu sur un site internet islamiste, les faits s'étant déroulés au cours de l'année 2008, alors qu'il se trouvait dans la bande de Gaza. Il quitte le tribunal librement, et fait appel de cette décision. En appel, il est condamné à une peine de trois ans de prison ferme. Ayant effectué une partie de celle-ci en détention provisoire en 2010, sa peine est aménageable.
Biographie
Fils de M. Tahar Ben Abbes, retraité, ayant travaillé toute sa vie dans l'enseignement public, comme professeur de religion musulmane.
En 2005, Farouk Ben Abbes part étudier la langue arabe en Tunisie, dont il est originaire, et en Arabie saoudite. Il s'installe ensuite au Caire (en Égypte) pour approfondir ses connaissances linguistiques.
En vue d'aider la population de Gaza, sous les bombardements de l'armée israélienne, il se rendra dans la bande de Gaza, où il expliquera: ''c'était une démarche humanitaire'' et"avoir passé son temps à rencontrer «toutes les franges de la population gazaouie».Il est arrêté le 3 avril 2009 à son retour de la bande de Gaza par les services de renseignement égyptiens. Il sera torturé et jeté en prison à l'isolement, avant d'être expulsé vers Bruxelles sans qu'aucune charge ne soit retenue contre lui et après que son nom ait pu être mentionné dans l'affaire dite de "l’attentat du Caire", en Égypte, le 22 février 2009 – au cours duquel la jeune Française de 17 ans, Cécile Vannier, est tuée.
Dés son retour à Bruxelles, Ben Abbes est interrogé par les autorités belges, puis quelques mois plus tard en juillet 2010, il est interpellé par la police française lors d'un voyage en France, mis en examen pour association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme et placé en détention provisoire pendant 18 mois. Au cours de ses différentes auditions, Farouk Ben Abbes nie toutes les accusations portées contre lui. Faute d’éléments probants, une décision de non-lieu est prononcée dans cette affaire le par le juge d'instruction Christophe Tessier, pilier de l'anti-terrorisme, chargé du dossier. Ben Abbes est remis en liberté, et décidera de rester en France. Son indemnisation par l'état fera l'objet de polémiques.
Ben Abbes emménage ensuite en région parisienne, où il est auto-entrepreneur jusqu'en septembre 2015. Plus tard, il part vivre avec son épouse à Toulouse et poursuit des études en LEA et en ingénierie pédagogique à l'Université Toulouse-Jean-Jaurès.Sa vie bascule de nouveau après les attentats sanglants du 13 novembre 2015: comme des centaines de personnes "fichés S", au nom de l' état d'urgence, il est assigné à résidence et subira diverses perquisitions sans qu'aucune d'entre elles n'aient pu amener le moindre élément incriminant. Cependant, dans une France meurtrie, au lendemain des attentats perpétrés dans l'Hexagone, Ben Abbes devient très vite un coupable idéal. Des centaines d'articles peu scrupuleux des faits et fantasmant une réalité finalement peu connue sortent régulièrement à son sujet, écornant une image déjà fort peu enviable.
Les avocats de Ben Abbes sont à l'initiative de plusieurs plaintes déposées en diffamation , mais également du dépôt d'une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) concernant les mesures individuelles de contrôle administratif et de surveillance (MICAS).
En mars 2016, Ben Abbes est condamné à trois mois de prison ferme pour avoir manqué aux obligations de son assignation à résidence à Toulouse, étant sortidu périmètre de la ville. À sa sortie de détention, il sera éloigné à Brienne-le-Château dans l’Aube, avant d’être renvoyé à Toulouse après une expulsion avortée.
En juillet 2018, il comparaît devant le tribunal correctionnel de Paris pour association de malfaiteurs à visée terroriste pour avoir traduit du contenu et publié sur le forum islamisteAnsar al-Haqq 10 ans plus tôt. Il est condamné à quatre ans de prison ferme ainsi qu'à une expulsion du territoire français. Il fait appel de cette décision. En juillet 2019, la peine de prison ferme est réduite à trois ans devenant ,dans son cas, aménageable.
Alors que pour le représentant du ministère public Farouk Ben abbes est un homme « intelligent » doté d’une « capacité à influencer » « celui qui a failli donner au forum une ampleur internationale » Ces avocats décrivent cette décision comme achevant un fiasco judiciaire, le délit pour lequel est condamné leur client (« apologie du terrorisme »)était régipar la loi de juillet de 1881 sur la liberté de la presse, ce qui devait conduire à sa relaxe. L'activité de leur client aurait été maquillée en délit d'association de malfaiteurs dans le seul but de garantir sa condamnation.
La chambre de l'instruction dans une décision rendue en décembre 2010 et après étude de l'ensemble des éléments avait retenu le caractère apologétique du contenu du forum « et rien que cela ». Était évoqué lors des débats, une affaire similaire et plus récente, la justice n'avait retenu que le caractère apologétique de l'infraction.
Denis Robert, journaliste et écrivain, en a fait une des figures de son documentaire-enquête intitulé " Ennemis publics "