Fabrice Papillon
Quick Facts
Biography
Fabrice Papillon (né le ) est un journaliste, producteur et écrivain français.
Biographie
Né à Lyon (Croix-Rousse) le 13 avril 1973, Fabrice Papillon poursuit des études littéraires (hypokhâgne, khâgne, licence d’histoire) avant d’intégrer en 1994 l’École supérieure de journalisme de Lille. En 1996, il débute sa carrière à Europe 1, où il est recruté parmi les lauréats de la bourse Lauga-Delmas.
Journaliste scientifique
Tout en occupant diverses fonctions au sein de la rédaction d'Europe 1 (reporter, chroniqueur, présentateur de journaux), il devient journaliste scientifique, et se spécialise dans les questions de génétique et de bioéthique. C’est sa rencontre avec le généticien et intellectuel Axel Kahn, au moment de la révélation de l’existence de la brebis clonée Dolly, qui déterminera cette orientation inattendue de sa carrière.
En 1998, les deux hommes publient leur premier ouvrage commun, Copies conformes, le clonage en question (Nil éditions), qui précise pour la première fois les risques techniques et surtout éthiques du clonage reproductif. L'ouvrage connaît un fort retentissement et contribue largement au débat sur les perspectives du clonage humain.
Depuis, après deux autres livres et un film, les deux hommes sont restés proches. Fabrice Papillon considère d’ailleurs Axel Kahn comme son père spirituel.
En 2001, parallèlement à sa carrière à Europe 1, il participe avec Yves Calvi à la création de l'émission quotidienne « C dans l'air » sur France 5, pour laquelle il réalise des reportages scientifiques.
Il poursuit ses réflexions éthiques en publiant de nouveaux essais avec des personnalités comme Albert Jacquard ou Joël de Rosnay. Par ailleurs, il réalise, co-réalise ou co-écrit une dizaine de films scientifiques.
Producteur
En 2005, il démissionne d’Europe 1 et quitte l’équipe de « C dans l’air ». Avec sa femme Valérie Rossellini Papillon, alors secrétaire générale du Centre de recherches politiques de Sciences Po, il crée la société de production Scientifilms, dans le but « de rendre la science accessible, quelle que soit la complexité du sujet abordé. »
Il produit de nombreux films, notamment pour Arte et France Télévisions. La plupart décryptent des avancées scientifiques majeures ou en soulignent les énigmes, comme Le mystère de la matière noire (Cécile Denjean, Arte, 57 minutes, 2012, Prix du meilleur film au Festival international d'Athènes en 2013), qui révèle que nous ignorons de quoi est constitué 95 % de l'univers. Ou encore Je me souviens, donc je me trompe (Raphaël Hitier, Arte, 52 minutes, 2016) qui dévoile comment notre cerveau manipule nos souvenirs . Plus surprenant encore, Le ventre, notre deuxième cerveau (Cécile Denjean, Arte, 52 minutes, 2014), explique que notre intestin recèle l'équivalent du cerveau d'un chat et régit en partie nos comportements. Ce film remportera neuf prix internationaux dont le grand Prix du Festival Pariscience, et battra un record d'audience en replay.
En outre, certains documentaires annoncent - et dénoncent - des situations alarmantes, comme Demain, tous myopes ? (Christophe Kilian, avec Fabrice Papillon, Arte, 52 minutes, 2017), qui suscitera l'intérêt des médiapour avoir révélé un fléau méconnu, celui de l'explosion du nombre de myopes sévères dans le monde, préfigurant des millions d'aveugles dans l'avenir ; ou encore Irrespirable : nos villes au bord de l'asphyxie (Delphine Prunault, avec Valérie Rossellini-Papillon, 90 minutes, Arte, 2016, trois prix internationaux), sur les conséquences dramatiques de la pollution de l'air qui étouffe la planète .
En 2018, le groupe Galaxie acquiert 100% du capital de Scientifilms, afin de permettre au groupe « un développement des activités vers des contenus haut de gamme et des films de catalogue ».
Romancier
En 2017, Fabrice Papillon publie son premier roman, un thriller scientifique et historique, Le Dernier Hyver (éditions Belfond), salué par la critique, et couronné par le prix du meilleur polar des lecteurs de Points 2018. L’auteur, considéré comme une nouvelle voix du thriller, adopte une structure originale : il alterne des chapitres historiques qui traversent une dizaine d’époques (de l’Antiquité au XX siècle, avec des personnages comme Léonard De Vinci, Newton ou Voltaire) et des chapitres au présent (sous la forme d’une enquête de la Crim parisienne en plein déménagement du 36, quai des Orfèvres). Pour rendre son intrigue crédible et réaliste malgré des références ésotériques et le principe de la transmission d’un codex inventé, alimenté par de grands savants au fil des siècles, l’auteur puise dans une importante documentation. Il conduit aussi une longue enquête auprès de nombreux acteurs (médecins, policiers, chercheurs, techniciens de la police scientifique) avec l’ambition « de gommer la frontière entre la réalité et la fiction ».
Ce roman développe plusieurs thèmes, comme la propension de l'homme à utiliser la technologie pour s'arroger des pouvoirs quasi divins. De même, l'auteur insiste sur la place des femmes dans l'histoire des sciences, à travers des figures marquantes comme Hypatie d'Alexandrie, Émilie du Châtelet ou Rosalind Franklin. Le récit se termine en forme de dystopie qui fait basculer le destin de l’humanité.
Pour le critique littéraire Nicolas Carreau, « ce roman qu'on ne lâche pas » se situe « entre Le nom de la rose et le Da Vinci Code ».
En 2019, Fabrice Papillon publie son deuxième roman, Régression (éditions Belfond), suivant le même type de structure (alternance passé / présent). Là encore salué par la critique, ce thriller scientifico-historique embarque le lecteur dans le temps (de la préhistoire au XX siècle) et l'espace (de la Corse à la Sibérie) pour découvrir l'un des secrets les plus mystérieux de l'humanité. Homo Sapiens se retrouve face à ses crimes et affronte ses ancêtres qui reviennent le hanter, sur fond d'effondrement climatique. La génétique, l'épigénétique et la paléoanthropologie se mêlent à des épisodes historiques où l'on croise Homère, Socrate, Jésus, Michel-Ange, Rabelais, Nietzsche ou encore le redoutable Himmler.
Enseignement
En 2004, Fabrice Papillon, alors maître de conférences à Sciences po, où il crée le premier enseignement du journalisme de cette grande école, se voit confier par son directeur Richard Descoings la rédaction d’un rapport qui aboutira à la création de l’école de journalisme de Sciences po.
Depuis 2003, il enseigne les techniques de vulgarisation et de prise de parole devant les média à de nombreux chercheurs, ingénieurs ou médecins, dans le cadre de formations « media training » organisées par les grandes institutions scientifiques comme l’Inserm, le CNRS ou l’Ifremer.
Distinctions
- Prix du meilleur pitch de coproduction internationale au MIPDoc (Cannes, 2015)
- Prix du meilleur polar des lecteurs de Points 2018 pour Le dernier Hyver
Bibliographie
Essais
- Copies conformes, le clonage en question, avec Axel Kahn, Nil Editions, 1998, 291 pages. (Press Pocket, 1999)
- La Planète obèse, avec Philippe Froguel et Patrick Sérog, Nil Editions, 2001, 275 pages.
- L’avenir n’est pas écrit, avec Albert Jacquard et Axel Kahn, Bayard éditions, 2001, 254 pages. (Press Pocket, 2003)
- Le Secret de la salamandre, la médecine en quête d’immortalité, avec Axel Kahn, Nil Editions, 2005, 390 pages. (Press Pocket, 2007)
- Erreurs médicales avec Patrick de la Grange, Nil éditions, 2008, 279 pages
- Et l’homme créa la vie…, avec Joël de Rosnay, LLL éditions, 2010 (Babel, 2012)
- Le Ventre, notre deuxième cerveau, avec Héloïse Rambert, Tallandier / Arte Edition, 2014, 250 pages.
Romans
- Le Dernier Hyver, Belfond, 2017, 620 pages. Version poche, Points Seuil, 2019, 639 pages.
- Régression, Belfond, 2019, 454 pages.
Filmographie
- A quoi sert ton Nobel ?, 52 minutes, 2001, France 5 (co-réalisateur, avec Jérôme Bellay). Maximal Production
- Arthrose, mal du siècle, 52 minutes, 2005, France 5 (réalisateur). Maximal Productions
- Des coraux pour décrypter le climat, 52 minutes, 2006, France O (co-réalisateur, avec Pierre Grillot). Scientifilms
- Paris 2011, la grande inondation, 90 minutes, 2006, Canal + (co-auteur. Réalisateur : Bruno-Victor Pujebet). Bonne Pioche
- Michel-Edouard Leclerc, 52 minutes, France 5 (Collection Empreintes), 2011 (co-réalisateur, avec Pascal Moret). Scientifilms
- Yéti, y-es tu ?, 52 minutes, 2014, ARTE (co-auteur. Réalisateur : Christophe Kilian). Scientifilms
- Ebola, la course contre la mort, 52 minutes, 2015, LCP et RTBF (co-réalisateur, avec Valérie Rossellini-Papillon). Scientifilms
- Bébés sur mesure, 90 minutes, ARTE, 2017 (co-auteur. Réalisateur : Thierry Robert). Scientifilms
- Demain, tous myopes ?, 52 minutes, 2017, ARTE (co-auteur. Réalisateur : Christophe Kilian). Scientifilms