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France
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Eugène Casalis
French protestant missionary

Eugène Casalis

The basics

Quick Facts

Intro
French protestant missionary
A.K.A.
Jean Eugène Casalis
Places
Work field
Gender
Male
Place of birth
Orthez, France
Place of death
Paris, France
Age
78 years
The details (from wikipedia)

Biography

Jean-Eugène Casalis, né le à Orthez et mort le à Paris, est un missionnaire protestant français, ethnographe du Lesotho et spécialiste de la langue séchuana. Fondateur des missions protestantes au Basutoland vingt deux ans durant, il dirige pendant les vingt-cinq années suivantes la Maison des missions de Paris.

Enfance et jeunesse

Eugène Casalis est né le dans une ancienne famille huguenote bourgeoise d’Orthez (Pyrénées-Atlantiques). Il est le second fils d'Arnaud Casalis et de Marthe-Benjamine Labourette. Adolescent, il fut très profondément marqué par le témoignage d’une figure marquante du Réveil du début du XIX siècle, le pasteur évangélique suisse Henri Pyt, envoyé dans les Pyrénées-Atlantiques par la Société continentale de Genève.

Eugène Casalis, déterminé à devenir missionnaire, étudie à la maison des missions de la Société des missions évangéliques de Paris en 1830. Il est ordonné missionnaire le 18 octobre 1832 au Temple du Marais.

En mission

La Société des missions évangéliques de Paris (SMEP) avait initialement prévu d’envoyer Eugène Casalis et deux étudiants, Constant Gosselin et Thomas Arbousset, en Algérie. Elle leur avait donc demandé apprendre l’arabe et étudier le Coran. Ils furent cependant contraints de renoncer à ce projet devant le refus de toute évangélisation de l’Algérie par les autorités militaires françaises, afin de ne pas indisposer les chefs religieux qu’elles souhaitaient se rallier. La SMEP décida alors de les envoyer au Bechuanaland afin de renforcer une première équipe missionnaire, envoyée en 1829, composée de Prosper Lemue, d'Isaac Bisseux et de Samuel Rolland.

Ils partirent le 11 novembre 1832 de Gravesend dans le Kent sur un brick britannique. Arrivés au Cap en , les trois missionnaires furent dissuadés par Lemue et Rolland d’aller au Bechuanaland, où des troubles provoquaient des migrations de populations qui rendaient impossible toute évangélisation.

C’est alors qu’ils furent approchés par un chasseur « mulâtre » mosotho envoyé par le roi de ce qu'on nommait alors Basutoland, Moshoeshoe, qui souhaitait la venue dans son royaume de « Blancs bienveillants ». Inquiet de la multiplication des guerres, il désirait pacifier et développer son pays et était convaincu qu’une mission chrétienne lui serait utile.

Arbousset, Gosselin et Casalis acceptèrent la proposition et arrivèrent, début , à Thaba Bosiu, la capitale du royaume des Basothos, située en pleine montagne. Ils furent accueillis chaleureusement par Moshoeshoe et ils se mirent d’accord sur deux emplacements pour les missions : l’un près de la capitale, l’autre en plaine, à trente kilomètres de Thaba Bosiu, en un lieu qui fut nommé Morija en . Cette station missionnaire allait devenir le centre de l’activité missionnaire protestante française au Basutoland, avec un temple, des écoles, une imprimerie et un hôpital.

En 1837, à la demande du roi Moshoeshoe, Eugène Casalis quitta Morija pour aller s’établir près de Thaba Bosiu. Ayant un très bon contact avec le roi, il devint rapidement son conseiller spirituel et politique, pour ainsi dire son ministre des Affaires étrangères. Il conseilla au roi de se rapprocher des Anglais et de chercher leur protection afin d’empêcher l’invasion d’une partie de son pays par les fermiers Boers. Les négociations aboutirent à la signature du traité dit de Napier.

En 1838, Eugène Casalis épousa au Cap Sarah Dyke, fille d’un marchand d’origine ecossaise établi dans la colonie.

En , il revint en France afin d’y collecter des fonds. En effet, la crise économique qui avait précédé la Révolution de 1848 avait porté un grave coup aux finances de la SMEP qui avait dû fermer la Maison des missions de Paris et plusieurs stations missionnaires au Basutoland ; les missionnaires n’étaient plus payés. Le protestantisme traversait une période de crise sur le plan théologique, divisé entre «libéraux» et «évangéliques». La Mission demeurait un lien entre les deux groupes. La tournée de Casalis connut un grand succès car il était le premier missionnaire à revenir dans son pays pour témoigner.

Retourné au Basutoland quinze mois plus tard, Eugène Casalis découvrit que ses projets étaient en mauvaise situation. Depuis son départ, de nombreux convertis avaient repris leurs pratiques antérieures et les relations avec les Anglais n’avaient fait que s’envenimer. Cette situation s’aggrava d’ailleurs dans les années suivantes, les Anglais envahissant même le Basutoland en 1855. Bien que victorieux dans tous les combats, Moshoeshoe, conseillé encore une fois par Casalis, accepta la négociation qui aboutit à un armistice entre la colonie du Cap et l’état souverain du Basutoland.

En 1855, après quatre nouvelles années au Basutoland, Eugène Casalis quitta définitivement le pays à un moment critique, les Boers et les Anglais faisant peser des menaces de plus en plus vives sur le territoire du Basutoland.

Eugène Casalis était rappelé à Paris pour diriger la Maison des missions, à nouveau ouverte. Il assuma la charge de directeur de l’institution, tout en étant aussi pasteur de Église protestante de Passy Annonciation (Paris) jusqu’en 1878, date à laquelle il fut d'abord secondé, puis remplacé lorsqu'il démissionna en 1882, par le pasteur Alfred Boegner, oncle du futur pasteur Marc Boegner.

Eugène Casalis est décédé à Paris le .

Ethnographe et linguiste

Les trois missionnaires traduisirent en langue séchuana les Évangiles ainsi qu’une cinquantaine de chapitres de la Bible.

Eugène Casalis publia, en 1841, un essai de fixation de la langue et de la grammaire séchuana (Études sur la langue séchuana). Après son retour définitif en France, Eugène Casalis publia, en 1859, Les Bassoutos, ou vingt-trois années d'études et d'observations au Sud de l'Afrique, un ouvrage précurseur d’ethnographie qui ne s’inscrit pas dans le style des explorateurs de l’époque.

Publications

Voir aussi

Bibliographie

  • Zohra Ait Abdemalek, Protestants en Algérie, Le protestantisme et son action missionnaire en Algérie aux XIX et XX siècles, Éditions Olivétan, 2004,.
  • Daniel C. Bach, La France et l’Afrique du Sud, Histoire, mythes et enjeux contemporains, Paris/Nairobi, Credu-Karthala, , 432 p. .
  • Jacques Blandenier, L’essor des missions protestantes : du XIX siècle au milieu du XX siècle, vol. 2, Nogent-sur-Marne/Saint-Légier (Suisse), Institut biblique de Nogent et Emmaüs, , 621 p. .
  • André Encrevé (dir.), Les protestants : dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, Paris, Beauchesne, , 534 p. .
  • Hélène Lanusse-Cazalé (éd.), Une amitié protestante : lettres d'Eugène Casalis à Joseph Nogaret, 1830-1888, Éditions Cairn, Pau, 2014, 247 p.
  • Marie-Claude Mosimann-Barbier, Un Béarnais en Afrique australe ou l'extraordinaire destin d'Eugène Casalis, L'Harmattan, 2012,
  • Marie-Claude Mosimann-Barbier et Michel Prum (dir.), Missions et colonialisme : le Lesotho à l'heure du bicentenaire d'Eugène Casalis, L'Harmattan, Paris, 2013, 246 p.(colloque international de Morija, Lesotho, octobre 2012)
  • Alain Ricard, Eugène Casalis, voyageur et ethnographe (1859): Les Bassoutos, ou 23 années d'études et d'observations au sud de l'Afrique (http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/11/25/65/PDF/casaexplo.pdf).
  • Alain Ricard, Eugène Casalis, les Bassoutos, la poésie…, communication présentée à la journée sur l'éthnologie à Bordeaux, le jeudi 10 mars 1994, Université de Bordeaux 2, (http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/10/58/33/PDF/casalis.pdf).
  • Jean-François Zorn, « Eugène Casalis », in Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 1 : A-C, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2015, p. 589-590

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