Étienne Jean François d'Aligre
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Biography
Étienne-Jean-François-Charles, 6 marquis d'Aligre (° - Paris † - Paris) est un homme politique français du XIX siècle.
Biographie
Issu d'une illustre famille de robe, Étienne Jean François d'Aligre était fils d'Étienne François, marquis d'Aligre, comte de Marans, président à mortier du parlement de Paris, célèbre par l'opposition qu'il fit en 1788 dans les conseils du roi, au projet de convocation des États généraux, et de Anne Catherine Louise Baudry, sœur de André Jean-Baptiste Baudry, maître des comptes.
Le marquis d'Aligre suivit son père dans l'émigration. Après la mort de ce dernier à Brunswick (1798), il rentra en France, y prit possession de l'immense héritage que l'extrême parcimonie de ses père et mère lui avait laissé, et, lors de l'avènement de Napoléon I, accepta les fonctions de chambellan auprès de la princesse Pauline Bonaparte, épouse du général Leclerc puis du Prince Borghese. Il avait été, l'année d'avant, nommé membre du conseil général du département de la Seine. Toutefois, il ne consentit jamais, malgré les plus vives instances de l'Empereur, à donner sa fille en mariage au général Arrighi, parent de Napoléon.
Deux fois président du collège électoral d'Eure-et-Loir, le marquis fut un des commissaires chargé de recevoir Louis XVIII à son entrée dans Paris (1814). La Restauration l'appela, le , à la dignité de pair de France. Il inaugura sa pairie à l'occasion du procès du maréchal Ney : à l'appel nominal qui eut, lieu, dans la séance du 6 décembre, sur l'application de la peine, d'Aligre fut le premier des cinq membres qui s'abstinrent de prendre part au vote.
Pendant toute la durée de la Restauration, partisan dévoué de la monarchie constitutionnelle, il n'accorda son suffrage à aucune des mesures réclamées par le ministère de M. de Villèle ; aussi, après les journées de Juillet 1830, fut-il du nombre des pairs que le gouvernement de Louis-Philippe I conserva dans la Chambre haute. Il y siégea jusqu'à sa mort.
Sa fortune était immense. Il possédait 21 000 hectares de terre jusque dans la région de Bordeaux. Ce fut lui qui acheta le château des Vaux en l'an 1804, aux enfants Dussieux : il le remit en état.
Il n'eut qu'une fille de son premier mariage, avec M Marie de Godefroy de Senneville, nommée Étiennette d'Aligre, qui épousa le marquis de Pomereu. Leurs enfants portèrent dorénavant le nom "de Pomereu d'Aligre", et héritèrent du titre de "marquis d'Aligre". Leur descendance est aussi représentée par la famille de Rougé, qui a hérité du château de Baronville, ancienne résidence du marquis d'Aligre.
Le marquis d'Aligre avait épousé, en secondes noces (1810), Louise Charlotte Aglaé Camus de Pontcarré, sa cousine germaine issue d'une famille bourguignonne, fondatrice de nombreux établissements de bienfaisance, entre autres de l'asile de Lèves, près de Chartres. Avec son épouse, le marquis fait don d'une partie de ses biens pour des œuvres charitables comme la création de prisons ou d'hôpitaux. On lui doit notamment la Fondation d'Aligre à Chartres, l'hôpital d'Aligre à Bonneval (Eure-et-Loir), l'hôpital de Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire) et l'hôpital d'Aligre à Château-Chinon (Nièvre).
Titres
- 6 Marquis d'Aligre ;
- Pair de France (, marquis-pair le , sans majorat) ;
« Les rang, titre et qualité de pair de France dont est revétu le marquis d'Aligre, ont été substitués, par ordonnance du à Étienne-Marie-Charles de Pomereu-d'Aligre, son petit-fils, né à Paris le , fils de Michel-Marie-Charles de Pomereu-d'Aligre, et d'Étiennette-Marie-Catherine-Charlotte d'Aligre, pour en jouir héréditairement après la mort de son aïeul. Par une ordonnance royale du 14 du même mois de , Étienne-Marie-Charles de Pomereu avait été autorisé à ajouter à son nom celui d'Aligre. »
— Le Chevalier de Courcelles, État actuel de la pairie de France, 1826.
Distinctions
- Légion d'honneur :
- Chevalier (), puis,
- Officier (), puis,
- Commandeur de la Légion d'honneur ().
Armoiries
Figure | Blasonnement |
Armes du marquis d'Aligre, pair de France Burelé d'or et d'azur (de dix pièces), au chef du second, chargé de trois soleils du premier. |