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France
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Caroline Muller
French resistance fighter

Caroline Muller

The basics

Quick Facts

Intro
French resistance fighter
Places
Work field
Gender
Female
Place of birth
France
Age
50 years
Awards
Knight of the Legion of Honour
(1956)
Officer of the Legion of Honour
(1958)
Médaille de la Résistance
(1946)
Croix de guerre 1939–1945
 
The details (from wikipedia)

Biography

Caroline Muller, née le à Oberseebach actuellement commune de Seebach et morte le , est une résistante alsacienne qui sous le pseudonyme de« Tante Jeanne »a fondé à Haguenau avec le Dr Paul Flesch une filière d'évasionaidant des prisonniers de guerre (PG) français et autres fugitifs, notamment des Alsaciens réfractaires à l'incorporation de force, à franchir la frontière entre l'Alsace annexée de fait et la France.

Biographie

Jusqu'à l'âge de 14 ans, Caroline Muller fréquente l'école communale de Oberseebach, un village du nord du Bas-Rhin proche de la frontière allemande. Elle est ensuite interne dans l'établissement secondaire des sœurs de la Providence à Ribeauvillé. À partir de , elle travaille comme gouvernante-institutrice auprès d'enfants de familles en Lorraine, à Pont-à-Mousson et Nancy puis à Paris.

En , elle revient en Alsace et lance son propre commerce de laines et tissus dans la ville de Haguenau. Lors de la déclaration de guerre en , elle se porte volontaire au centre de la Croix-Rouge. Suite à l'annexion de fait de l'Alsace-Moselle en , Caroline Muller liquide son affaire et devient secrétaire médicale du Dr Paul Flesch dans la même ville.

Elle est arrêtée à Haguenau par les Allemands le , emprisonnée puis déportée en Allemagne avant d'être rapatriée en France trois ans plus tard en . Mais sa santé est minée et elle décède à 51 ans.

Activités de Résistance

À Haguenau, elle est alors en contact directavec les prisonniers de guerre français détenus provisoirement. Elle les ravitaille clandestinement et rapidement, certains redoutant d'être transférés en Allemagne, cherchent par tous les moyens à s'évader. Caroline Muller les aide et son pseudonyme, « Tante Jeanne » devient connu dans les Stalags et Oflags en Allemagne. Ravitaillés et revêtus d'habits civils, les prisonniers de guerre sont convoyés de Haguenau à Strasbourg et dirigés en train dans le Val d'Argent (Sainte- Croix- aux- Mines, Sainte- Marie- aux- Mines) ou Pfetterhouse, dans le Haut-Rhin. Une autre filière de PG évadés va de Haguenau à Marmoutier puis au-delà de la frontière des Vosges, en France occupée.

Création de la filière

Au cours de l'année , Caroline Muller organise une filière d'évasion grâce à Léon Wencker et sa fille Suzanne. Les PG évadés, parfois repérés par le chef de gare et son équipe, arrivent directement chez elle, à Haguenau (n°1 ,place d'Armes), parfois amenés par l'abbé Adam ou bien cherchés dans l'église Saint-Georges où le chanoine Fischer est bienveillant.

Ils sont alors répartis dans différentes familles qui prennent le risque de les loger: Joséphine et Georges Reisacher, Charles, Alfred et Louise Langenbronn ou bien les Ternoir-Buhler Les malades sont soignés par le Dr Lecomte et le ravitaillement, assuré par le comptable Antoine Kapfer. Dans le Val d'Argent.les époux Justine et Joseph Jehel, L'abbé Didierjean ainsi que Juliette et Emile Hoffmann (qui tiennent l'Hôtel Central à Sainte-Croix-aux-Mines)assurent les relais. Le mot de passe des PG évadés et autres fugitifs auprès des hôteliers est« Vous avez le bonjour de Tante Jeanne ». Ces voyageurs particuliers sont ensuite hébergés dans la chambre 12 donnant sur le jardin pour faciliter la fuite en cas de danger.

Par l'intermédiaire de Marcel Ringue, négociant-administrateur chez Maurice Burrus (manufacture de tabac), ils sont pourvus de fausses pièces d'identité. Manon Hoffmann (17 ans en) ou Pierre Ringue conduisent les fugitifs jusqu'au hameau du Grand Rombach où Joseph Jehel et Robert Herment. se chargent de leur faire passer clandestinement la frontière. Le curé de la paroisse Sainte-Madeleine à Sainte-Croix-aux-Mines, en liaison constante avec l'abbé Charles Didierjean (curé de la paroisse Saint-Louis dans la même commune) est contacté en par une infirmière de Haguenau en relation avec Caroline Muller. Il cache le plus souvent les fugitifs dans le clocher de son église. Un tailleur de Haguenau, Théodore Bausch, convoie aussi des PG à Marmoutier où ils sont remis à Marguerite Fuhrmann qui les accueille et prend en charge le passage de l'autre côté des Vosges.

Caroline Muller ne donne pas sa véritable identité aux fugitifs qui la connaissent comme « la Dame en noir ». Plusieurs centaines d'évadés, indirectement aidés par les habitants de Haguenau qui donnaient des vêtements, des cartes d'alimentation voire de l'argent, sont passés par cette filière.

Démantèlementde la filière

En mars , Caroline Muller et de nombreux membres de sa filière sont dénoncés par un agent de la Gestapo, Léon Barth. Après avoir volé de l'argent dans les caisses du parti nazi à Haguenau, de peur d'être appréhendé, il quitte l'Alsace en utilisant la filière de « Tante Jeanne ». Or en arrivant de l'autre côté des Vosges, il se rend immédiatement chez les Allemands et dénonce tous les membres de la filière dans le but de se faire à nouveau bien voir par l'administration nazie.

Caroline Muller est arrêtée par la Gestapo le à Haguenau. Elle est emmenée immédiatement à la prison de Strasbourg puis à celle d' Offenbourg. De là, elle est transférée dans le camp d'internement de Schirmeck (Alsace annexée). Après de nombreux interrogatoires et tortures, elle est déportée le en Allemagne par les prisons de Karlsruhe, Mannheim, Wurzbourg, Nuremberg,Halle, Leipzig, Berlin puis au camp de concentration de Ravensbrück; Sur l'ordre de la Gestapo, elle est enfermée au « Block disciplinaire » et porte le matricule 16684. Elle est libérée par l'intermédiaire de la Croix-Rouge suédoise en . Évacuée en Suède, elle souffre du typhus et de tuberculose pulmonaire avant d'être rapatriée en France en seulement. Très affaiblie par ses tortures endurées dans l'enfer concentrationnaire, elle décède treize ans plus tard après de nombreuses hospitalisations et séjours en sanatoriums.

Quant aux autres membres de son réseau, ils subissent aussi la répression nazie. Suzanne Wencker , née en 1925 à Epinal, est arrêtée par la Gestapo le à Drachenbronn-Birlenbach pour aide à l'évasion, internée à Strasbourg, transférée le au camp de Schirmeck, déporte le au camp de Gaggenau, libérée le et rapatriée en France. Juliette Hoffmann, née en 1893 à Guebwiller, est arrêtée par la Gestapo en , internée à Colmar, transférée au camp de Schirmeck, déportée à Villingendorf puis libérée le et rapatriée en France.

Décoration

  • Croix de guerre 1939-1945 avec étoile de vermeil (puis avec palme) avec la citation suivante

« Fervente patriote, a fait partie d'une importante filière de rapatriement de prisonniers. S'est occupé particulièrement de leur ravitaillement, leur hébergement, leur assurant le passage de la frontière en les conduisant elle-même. Arrêtée le 17 mars 1942 par la Gestapo, eut une attitude digne de toutes les éloges devant l'ennemi. Libérée par les troupes alliées au moment où, après 37 mois d'incarcération, elle se trouvait dans un état désespéré. Par son patriotisme, son intelligence, et son grand dévouement de tous les instants, a bien mérité de la patrie. »

  • Médaille de la Résistance française ()
  • Chevalier de la Légion d'honneur ()
  • Officier de la Légion d'honneur ()

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Bernard Weibel, « Caroline Muller, La dame en noir, résistante et martyre », Revue d'histoire régionale de l'outre forêt,‎ . Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Francis Lichtlé et Michèle Herzberg, Bataille d'Alsace 1939-1945, Edition Contaldes, . Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Une fiche sur Caroline Muller dans le DVD pédagogique de l'Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens. Eric Le Normand, Fondation de la Résistance, Département AERI, cop. 2016, . Document utilisé pour la rédaction de l’article

Voir aussi

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