Quick Facts
Biography
Azyle est un street-artiste parisien, connu pour avoir tagué un avion Concorde et, de 1989 à 2007, de nombreuses rames de la régie autonome des transports parisiens (RATP) par une « punition », la répétition à l'infini de sa signature.
Carrière et style
Prénommé Sylvain, né en 1974 et originaire de La Courneuve, Azyle est remarqué en 2001 pour avoir apposé sa signature sur un avion Concorde.
Azyle commence à utiliser des rames de métro comme support à partir de 1989, principalement pour la peinture, mais aussi parfois pour la gravure sur vitres. Il y appose de manière répétitive sa signature, qui évolue progressivement. La réalisation de ces « punitions » lui offre une certaine notoriété, qui inspire notamment le travail de JonOne.
Pour réaliser ces tags, il utilise de nombreux stratagèmes afin d'accéder aux dépôts ou aux tunnels de métro : se faire passer pour un policier, porter des uniformes de la RATP, etc.
Sollicité par des galeries et des collectionneurs, il refuse de marchandiser son travail. Il regrette également que le tag « ne soit pas reconnu à sa juste valeur ». Pour Télérama, Azyle« est un puriste radical du graffiti », qui « vit le tag comme l’art vandale originel qu’il était au départ ».
Arrestation et procès
Dans la nuit de dimanche 24 à lundi 25 juin 2007, Azyle et le graffeur Vices sont arrêtés par la police de la RATP. Cette affaire est fortement médiatisée, les policiers étant depuis longtemps sur la piste d'Azyle. La RATP estime alors les dégâts à 600 000 euros.
Poursuivi pour les dégradations commises entre 2004 et 2007, Azyle ne conteste pas les faits : « Je sais que c’est illégal, je me fais prendre, qu’on me cartonne, j’ai aucun problème avec ça. » Il est condamné en première instance, en 2012, à huit mois de prison avec sursis et à 195 000 euros de dommages et intérêts.
Souhaitant payer la somme juste pour les dégradations, Azyle conteste les chiffrages de la RATP qu'il estime trop élevés, incohérents et approximatifs. Il reproche à celle-ci d'avoir exagéré les frais de remise en état des rames. En 2012, puis pour son procès en appel de 2015, il fait constater par un huissier qu'il ne prend que six à dix minutes pour nettoyer un mètre carré de surface peinte à l'aide des produits de nettoyage utilisés par la RATP. L'entreprise estime qu'il faut une heure pour nettoyer la même surface et semble facturer le remplacement de vitres qui ne le sont pas en réalité.
Le , l’audience d'appel, fortement médiatisée, est reportée au . La décision, rendue le , voit la confirmation de sa condamnation en première instance, huit mois de prison avec sursis, et à 138 000 euros de dommages et intérêts, ainsi qu'à une obligation de soins. L'artiste a annoncé son intention de se pourvoir en cassation
Son pourvoi s'appuyait sur deux arguments : la protection de ses tags au titre du droit d’auteur et la liberté d’expression. Mais la chambre criminelle de la Cour de cassation a confirmé le l’arrêt rendu par la cour d’appel et considéré que, quel que soit le caractère d’œuvre des tags d’Azyle, celui-ci n’efface pas la qualification des « destruction, dégradation ou détérioration d’un bien appartenant à autrui » sanctionnée par l’article 322-1 du code pénal, faisant prévaloir le droit pénal sur le droit d’auteur.
Biographie
- Karim Boukercha, La Descente interdite, graffiti dans le métro parisien, éditions Alternatives, 2011 et vidéo associée
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