Albert Barraud
Quick Facts
Biography
Le docteur Albert Barraud, né le à Khenchela dans le département de Constantine en Algérie et mort le dans la baie de Lübeck en Allemagne est un médecin bordelais résistant.
Biographie
Albert Henri Barraud est né le à Khenchela, une petite ville des Aurès dans le département de Constantine. Après des études au prytanée de La Flèche, il s'inscrit à la faculté de médecine de Bordeaux, dont il sort en 1934 docteur en oto-rhino-laryngologie.
Restant à Bordeaux, il exerce alors comme chef de clinique à l'hôpital Saint-André, et consulte en ville dans son cabinet de la rue Fondaudège. Il aurait habité, après 1925, le château des Arts à Talence. Quand éclate la guerre, Albert est marié et père de trois enfants.
La Résistance
Mobilisé en Syrie en 1939, il rentre à Bordeaux avant et reprend ses fonctions à l'hôpital Saint-André. Il y contribue à la mise en place et devient un des dirigeants du groupe de résistance Tête — du nom de son commandant, Marcel Tête —, affilié à l'OCM. Fort d'une vingtaine ou d'une trentaine de membres issus du milieu hospitalier, le groupe apporte notamment une aide logistique aux détenus du fort du Hâ ou à d'autres clandestins (papiers et certificats pour éviter la déportation) et aide au passage des fugitifs vers l'Espagne. Profitant en tant que soignants de laissez-passer nocturnes, le groupe cache des armes, des explosifs et des munitions dans l'internat de l'hôpital au cours de l'année 1943. En , Albert Barraud entre dans un groupe du réseau Mithridate baptisé L'Alouette. Il est le médecin-chef départemental de l'OCM et de l'Armée secrète à partir de .
Arrestation et déportation
Après Marcel Tête en , Albert Barraud est arrêté dans son cabinet par le commissaire Poinsot le , sur dénonciation. La police française l'enferme au fort du Hâ, puis le livre à la Gestapo qui le transfère au camp de Compiègne-Royallieu le .
Le , il est déporté au camp de Neuengamme. À partir d', il se consacre à soigner les prisonniers à l'infirmerie principale du camp.
Libération et décès
En , il est évacué par les Allemands qui exfiltrent des déportés vers la Suède. Il embarque sur un paquebot surchargé, le Cap Arcona. Mais le navire est bombardé par les Anglais dans la baie de Lübeck le et prend feu. Albert se serait jeté à l'eau, mais aurait été heurté par la chute d'une chaloupe depuis un pont supérieur ; il périt, comme près de 8 000 personnes.
Hommages
Par décret du , la Médaille de la Résistance lui est attribuée à titre posthume.
À Bordeaux, la rue du Docteur Albert-Barraud porte son nom depuis 1946, ainsi qu'une école primaire de cette voie.
En , sa petite-fille la comédienne Marie Barraud publie sa biographie sous le titre Nous, les passeurs.