Achille Lerche
Quick Facts
Biography
Le général d'armée aérienne Achille Lerche, né le à Lesdain (Nord), est un aviateur français, officier général. Il fut chef d'État-major de l'Armée de l'air de 1986 à 1989, puis Secrétaire général de la Défense et de la Sécurité nationale de 1993 à 1995.
Biographie
Officier subalterne (1951-1963)
Il entre à l'École de l'air le , dans la promotion EA 51 « commandant Jeandet ». En , il est envoyé aux États-Unis, au Centre de formation du personnel navigant. Breveté pilote de chasse, le lieutenant Lerche est affecté en à l'escadron de chasse 1/12 Cambrésis, stationné sur la Base aérienne 103 Cambrai-Épinoy, où il vole sur Dassault Ouragan. L'escadron réceptionne ensuite des Mystère IV dotés de commandes hydrauliques. Les accidents sont nombreux, ce qui le sensibilise à la sécurité des vols. Il effectue ensuite sa transformation sur Super-Mystère B2.
En 1957, il sert au Maroc et en Algérie comme pilote à l'escadrille d'avions légers et d'appui (EALA) 5/72, une des escadrilles « parrainées » par une unité de chasse de métropole. Du fait de ses missions d'appui au sol, l'EALA entretient des relations cordiales et une coopération étroite avec deux unités de l'armée de terre. Effectuant des patrouilles le long de la frontière entre l'Algérie et le Maroc, Achille Lerche tire sur un dromadaire avec son T-6 Texan, ce qui lui vaut une sanction. Il fournit également un appui aérien lors d'opérations terrestres à Timimoun. Il y fait la connaissance du lieutenant-colonel (et futur général) Bigeard. Ce dernier témoigne une grande confiance envers les aviateurs et leurs T-6 armés. L'escadrille comporte de nombreux pilotes réservistes, dont l'état d’esprit est très différent de celui des militaires de carrière. Elle subit des pertes, surtout par accidents. Achille Lerche vole aussi sur SNCASE Mistral à Colomb-Béchar.
En , il retourne à Cambrai en tant que commandant de la 1ère escadrille de l'escadron de chasse 3/12 Cornouaille. Il y découvre le missile Nord-Aviation 5103. En , le capitaine Lerche effectue un deuxième séjour en Algérie. Il est nommé commandant en second d'un PC avancé en Kabylie, à Tizi Ouzou. Après transformation sur hélicoptère, il mène des opérations avec des chasseurs alpins, déplorant l'absence de coordination entre unités. Il reçoit à Tizi-Ouzou la visite du général de Gaulle, qui arrive de manière imprévue en hélicoptère. Désigné pour le PC de l'opération Jumelles, il découvre la 10e division parachutiste, une unité d’élite ; ainsi que l'attitude du général Challe, qui rejoindra les activistes pro-Algérie française en participant au putsch des généraux d'.
En 1960, il revient à Cambrai, où il est affecté au Commandement de base et de brigade 10/012. En , il retourne à l'escadron de chasse 1/12 Cambrésis comme commandant en second, puis commandant de l'escadron. Il participe ainsi au premier NATO Tiger Meet, organisé en Grande-Bretagne en .
Officier supérieur (1964-1978)
Admis à l'École supérieure d'électricité (Sup'Elec) en , il est diplômé ingénieur à l'issue de son stage, et prend le commandement du Groupe électronique 30/450 alors basé à Lahr (RFA). Laguerre électronique est une chose nouvelle qui suscite l'incompréhension et la perplexité des chefs de l'Armée de l'air. Le budget qui lui est consacré en témoigne, sans commune mesure avec les sommes qu'y consacrent les Américains.
En , le commandant Lerche est affecté au Bureau des programmes de matériels de l'État-Major de l'Armée de l'air (EMAA) comme chef de la section « équipements », puis chef de la division « télécommunications ». Il participe au choix d'équipements pour le SEPECAT Jaguar.
Le lieutenant-colonel Lerche entre à l'École supérieure de guerre aérienne (ESGA) en . A la sortie du Cours supérieur interarmées (CSI), il est affecté au Cabinet du Ministre d'État chargé de la Défense Nationale. Il s'y occupe de sujet variés : les questions d’espace aérien (il prépare un plan en cas de grève des contrôleurs civils), la construction d’une piste d'atterrissage au camp du Larzac, diverses questions relatives au camp de Canjuers, la piste de l’atoll de Hao. De à , le colonel Lerche commande la Base aérienne 103 Cambrai « commandant René Mouchotte ». Cette base est confrontée à la transformation sur Dassault Mirage F1, ce qui soulève des besoins d'infrastructure (il doit négocier l'achat de parcelles de terrain supplémentaires) et humains (la difficile transformation des pilotes et des mécaniciens).
Il est ensuite nommé chef du Bureau des plans généraux (BPG) à l'État-major de l'Armée de l'air et travaille au modèle d’armée demandé par Yvon Bourges, qu'il doit diffuser au sein de l'Armée de l'air, à la protection des bases aériennes, à la politique nucléaire (il remet au Chef d'État-major une étude sur le nucléaire).
Officier général (1979-1989)
Promu général de brigade aérienne en , le général Lerche devient en chef du Cabinet militaire du Ministre de la DéfenseYvon Bourges. Il est associé par le ministre à toutes les décisions. Il porte un jugement critique sur la personnalité ainsi que sur les méthodes de travail du ministre Yvon Bourges, relevant ses travers et son attitude vis-à-vis des chefs d'État-major. Yvon Bourges se montre toutefois un ardent défenseur des budgets militaires. Leur collaboration se termine par le départ soudain d'Yvon Bourges du ministère de la Défense. Cela ne facilite pas l'arrivée du nouveau ministre Joël Le Theule, que le général Lerche juge un personnage « déroutant et mal entouré ». Les méthodes de travail particulières de Joël Le Theule suscitent des relations difficiles entre le ministre et son cabinet militaire, ainsi que de vives tensions parmi ses collaborateurs. À la mort subite de Joël Le Theule, la nomination de Robert Galley est vécue plutôt avec soulagement par le général Lerche. En dépit de la personnalité et des occupations multiples de Robert Galley, les contacts entre le ministre et le général Lerche sont faciles. Il assure une transition en douceur avec Charles Hernu. Achille Lerche découvre, lors de cette affectation, dense pour les contacts personnels qu'elle ouvre, l'influence des différents groupes de pression : industriels, syndicats, élus locaux.
Le , il devient général de division aérienne. Il prend le commandement des transmissions de l'Armée de l'air. Puis, le , celui de la 2e Région Aérienne à Villacoublay. Il s'y investit dans de nombreux dossiers : les améliorations à apporter à la préparation opérationnelle, l'approvisionnement en pièces de rechange et aux accidents aériens, la réforme de la justice militaire et le partage de ses attributions avec la justice civile.
Nommé général de corps aérien à compter du , il devient général Major Général de l'Armée de l'air (MGAA) le . Le , le général d'armée aérienne Lerche est promu chef d'État-major de l'Armée de l'air (CEMAA).
Le général Lerche totalise près de 5000 heures de vol.
Carrière civile
Le , en Conseil des ministres, le général Achille Lerche est nommé secrétaire général de la Défense nationale (SGDN) sur proposition du Premier ministre Édouard Balladur. Il remplace Guy Fougier, Conseiller d'État, qui occupait ces fonctions depuis et qui réintègre son corps d'origine. La nomination de Guy Fougier avait constitué une rupture au sein du SGDN. Ancien préfet de police de Paris, Guy Fougier était un civil, ce qui n’était plus arrivé depuis le départ de Geoffroy Chodron de Courcel, en . À partir de cette date, à l’exception du général Achille Lerche, devenu lui aussi conseiller d’État, tous les secrétaires généraux à venir seront désormais issus de la haute fonction publique civile : ministère des Affaires étrangères (Isabelle Renouard), Conseil d'État (Jean-Claude Mallet, Francis Delon) ou Cour des comptes (Jean Picq, Louis Gautier). Il quitte ses fonctions le au profit de Jean Picq, conseiller-maître à la Cour des comptes.
Distinctions
- Commandeur de la Légion d'honneur
- Commandeur de l'Ordre national du mérite
- croix de la Valeur militaire (3 citations)
- Médaille de l'Aéronautique
- Médaille d'or de la Jeunesse et des Sports