Louis-Joseph Hugo

French soldier and officer
The basics

Quick Facts

IntroFrench soldier and officer
PlacesFrance
wasMilitary officer Politician Military personnel Soldier Officer
Work fieldMilitary Politics
Gender
Male
Birth14 February 1777, Nancy, Duchy of Lorraine
Death18 December 1853Tulle, France (aged 76 years)
Star signAquarius
Family
Mother:Jeanne-Marguerite Hugo
Father:Joseph Hugo
Siblings:Joseph Léopold Sigisbert Hugo Anne Julie Hugo Anne Victoire Hugo Monique Hugo
Awards
Commander of the Legion of Honour 
Knight of the Royal and Military Order of Saint Louis1815
Royal Order of Spain1809
The details

Biography

Louis-Joseph Hugo, né le à Nancy (France) et mort le à Tulle (France), oncle de Victor Hugo, était un colonel du Premier Empire français. Officier général en retraite, il devint maire de Tulle.

Biographie

Une famille nombreuse

Louis-Joseph était issu d'une famille de cultivateurs et d'artisans établis en Lorraine depuis le XVII siècle. Il était le quatrième fils de Joseph Hugo ( - Baudricourt (duché de Lorraine, aujourd'hui dans le département des Vosges † - Nancy), maître-menuisier-charpentier à Nancy, issu du second mariage de ce dernier, avec Jeanne Marguerite Michaud ( - Dôle † ), gouvernante d'enfants.

L'artisan avait une famille nombreuse : sept filles étaient nées de sa première union, avec Dieudonnée Béchet ( - paroisse Saint-Epvre, Nancy † - Saint-Epvre, Nancy), fille d'un maître-cordonnier. Devenu veuf, il avait épousé, le , Marguerite, fille du boulanger François Michaud (né le - Tichey), dont il eut cinq fils : les deux premiers sont morts, probablement assez jeunes, à Wissembourg. Sont nés ensuite Joseph Léopold Sigisbert (le ), puis Louis-Joseph (en 1777), et enfin François-Juste (en 1780).

Grâce à leur père, les trois fils purent étudier au Collège royal de Nancy, formation qui leur permettra de devenir très rapidement officiers dans l'armée de la Révolution.

Volontaire en 1792

La tempête révolutionnaire approchant, le père, avec la prudence d'un commerçant, se tut au sujet de ses opinions politiques. Ses fils, Joseph Léopold Sigisbert dans un premier temps, puis Louis-Joseph, et plus tard François Juste répondirent tous les trois à l'appel de la République menacée. Louis-Joseph se porte volontaire en 1792 : il n'est alors âgé que de 15 ans. Il s'enrôle dans le 6 bataillon de volontaires de la Meurthe commandé par le général Beurnonville.

Il va apprendre très tôt la dure vie de soldat au cours de la guerre de la Coalition à l'armée du Rhin. À Trèves, le jeune Louis Hugo faillit être victime du froid : retrouvé allongé mollement dans la neige, on le crut mort et il fut jeté au milieu des cadavres destinés à la fosse commune. Miraculeusement, un mouvement corporel le sauva in extremis. Ayant rapidement retrouvé la santé, il eut seulement la désagréable surprise de ne plus retrouver son paquetage, ses compagnons l'ayant divisé, selon son utilité.

Le , Louis Hugo combat à Kaiserslautern. En 1794, son bataillon fait partie de la 110 demi-brigade de l'armée de Sambre-et-Meuse. Il combat à Fleurus, puis à la bataille d'Aldenhoven, près de Juliers en Rhénanie face au maréchal Clerfayt.

Il est sous le commandement de Jourdan pendant les campagnes de 1795-1796. En 1797, il est incorporé au 20 de Ligne à l'Armée de l'Intérieur.

Son éducation lui permet de progresser rapidement en grade. Caporal en 1798, il se bat lors de la campagne de Hollande en 1799 (Deuxième Coalition), et intègre la gendarmerie-à-pied de la Loire-Inférieure en et devient maréchal-des-logis le 24 mai suivant.

Cette même année, le 12 septembre, il est promu, par le général Moreau, lieutenant en second dans la 110 demi-brigade, avec laquelle il combat à Biberach, et Hohenlinden (3 décembre).

Le bataillon de Louis fusionne avec le 55 de Ligne le . Il est envoyé avec sa compagnie à Saint-Omer, sous le commandement de Soult, sa compagnie faisant partie du 1 bataillon du 55 Régiment d'Infanterie de Ligne. Le régiment va suivre l'armée au camp de Boulogne.

Le , Louis Joseph est nommé au grade de lieutenant.

La campagne d'Allemagne de 1805

Le lieutenant Hugo faisait partie de l'encerclement qui a provoqué la capitulation du général Mack à Ulm. Le 55, sous le commandement du maréchal Soult, formant le 4 corps d'armée, était présent à Austerlitz. La division où Hugo servait, commandée par le général de division Le Blond de Saint-Hilaire, prit le plateau de Pratzen, et attaqua la division Kamenski. Hugo se distingua mais fut blessé à la jambe par une balle. Son courage fut récompensé par le grade de lieutenant (rang laissé vacant dans le bataillon par la mort du lieutenant Toupé, tombé ce jour-là).

Le , à Iéna, les 1 et 2 bataillons, sous le commandement du colonel Silberman, faisaient partie de la division Saint-Hilaire. Louis Joseph se distingua à nouveau et était nommé un mois plus tard capitaine du 1 bataillon du 55 RIL, par décret impérial du 23 novembre.

Les Paroles de mon oncle (La légende des siècles, Victor Hugo) font allusion à cette époque de la vie du général.

Le Cimetière d’Eylau

Le , à Eylau, le 55 est envoyé près du cimetière avec pour mission de tenir la position. Il faisait extrêmement froid, la glace et la neige recouvre le champ de bataille. Déterminé à reprendre le village, le commandant russe, le général Bennigsen, fait concentrer, à 7h30, une canonnade immense sur ce point : le 55 était au milieu des obus.

Napoléon ordonna à la division Saint-Hilaire et au 7 corps du maréchal Augereau d'attaquer le centre russe. Louis Joseph Hugo et 85 grenadiers du 55 doivent tenir le cimetière. Là, les troupes furent la proie d'une violente tempête de neige. L'artillerie russe décima le corps d'Augereau. Une boîte à mitraille explosa près de Louis Joseph, il reçut une balle dans le bicorne et un biscaïen le blessa au bras droit. Il se donna une poignée de main pour s'assurer qu'il n'avait pas perdu son bras mais tomba inanimé sur la neige. Son lieutenant prit le commandement de la petite troupe, qui avait été décimée par les obus. Lorsque la canonnade russe se termina vers 18h00, il ne restait que trois survivants dans le cimetière, Hugo, le lieutenant et le tambour.

À l'infirmerie, où son argent lui fut volé, la balle qui l'avait touché fut extraite. Quelques jours plus tard la gangrène s'installe, mais personne ne fut trouvé pour l’amputer de son bras. Louis Joseph, par des injections et de la quinine, sauva lui-même son bras.

Dans ses Mémoires, Louis-Joseph Hugo nous décrit un passage de cette bataille :

Le poème Le cimetière d'Eylau (La légende des siècles), de Victor Hugo est dédié à son oncle.

Le 55 avait perdu son colonel, Jean-Baptiste Silberman, le 4 mars des suites de ses blessures. Louis-Joseph, quant à lui, fut décoré de la Légion d'honneur le . Sous les ordres de son nouveau commandant, le colonel Henri César Auguste Schwiter, il aurait combattu à Friedland.

Campagne d'Espagne

Le , Napoléon, qui signe tout, nomme Louis chef de bataillon du régiment Royal-Étranger en Espagne. Louis Hugo avait été appelé en Espagne par son frère, qui voulait le faire profiter de son crédit, et qui y avait attiré aussi son autre frère, Francis. Leur ainé les poussa activement, et Louis était déjà colonel

On confia à Louis Hugo la sécurité de l'axe Paris-Madrid. Sa responsabilité était très grande et la mission ardue : il devait remplir cette tâche difficile avec des soldats fraîchement recrutés. Le à Mengamnos, la trahison de certains de ses soldats le mit dans une situation difficile. Avec courage et lucidité, et l'avantage de la nuit, en utilisant une ruse pour faire croire qu'ils étaient plus nombreux, Louis et ce qui lui restait de troupes rétablirent la sécurité du lieu. Pour cette action, il fut promu au grade de major le 12 septembre et fait chevalier de l'Ordre royal d'Espagne le . Le , il fut nommé au grade de colonel, avec la commandement de Brihuega.

Au cours de l'année 1810, il est envoyé deux fois en mission à Paris. La première pour avertir Napoléon I d'un complot et la seconde pour transmettre l'ordre, du roi Joseph à Madame Hugo, sa belle-sœur (épouse de Léopold) et mère du poète, de rejoindre, avec ses enfants, son mari en Espagne. Le beau-frère préféré de Sophie Trébuchet, en passant à la propriété des Feuillantines, impressionne fortement et laisse un souvenir marquant au jeune Victor Hugo qui fit d'oncle Louis le héros d'un de ses poèmes (voir plus haut) :

« Donc, un matin d'automne, les enfants, qui déjeunaient dans ce moment-là, virent entrer, vivement et joyeusement, avec des broderies sur tout l'habit et un grand sabre brillant qui lui traînait aux jambes, un homme grand et élégant de taille qui ressemblait à leur père et qui venait du pays du soleil. Ce sabre brillant, l'Espagne qui s'y mêlait, la mâle bienveillance du visage, le prestige qui environnait alors tout ce qui était militaire, leur fit de cet oncle une vision éblouissante. M. Victor Hugo, racontant cette entrée de son oncle dans la salle à manger des Feuillantines, disait :
— Il nous fit l'effet de l'archange saint Michel dans un rayon.
 »

Le 4 décembre la même année, Louis Hugo reçut le commandement du Royal-Étranger. Le Royal-Étranger était composé en partie par des anciens combattants de la campagne de Prusse (1806), mais aussi d'Espagnols, de Suisses, d'Italiens, et quelques déserteurs ennemis.

Le , au pont d'Auñon (es), avec 550 fantassins, il fut attaqué par 5 000 guérillas. Son frère Léopold arriva avec ses troupes pour le sauver à environ 17h00.

Tandis que Napoléon est en pleine déroute en Russie, l'armée d'Espagne bat elle aussi en retraite. Rentré en France, il est licencié le .

Chef d'état-major de la 1 division d'infanterie de l'armée des Pyrénées (), Louis-Joseph est à Bordeaux lorsqu'il apprend la première abdication ().

Fin de carrière

Il obtient le commandement des 3 et 4 bataillons du 18 Léger (). Mis en demi-solde le 21 août, il devient chef d'état-major du gouverneur de Vincennes en 1815, le général Daumesnil.

Grâce à ses excellents états de service et, comme tout le monde, en pensant à l'avenir, Louis servira la Première Restauration : le , il est décoré de l'Ordre de Saint-Louis et fait officier de la Légion d'honneur le 14 février.

Lorsque Napoléon revient de l'île d'Elbe, Louis, encore bonapartiste, devient colonel du 2 régiment étranger le . Il est ensuite employé, le , par le général Darricau, commandant des tirailleurs fédérés de la Garde nationale de Paris. Nommé ensuite colonel du 26 de Ligne, le , il sert en Vendée.

Mais pour lui, Waterloo sera la fin de 24 années d'aventure militaire en Europe. Dans ses correspondances, au moment où l'on enquête sur l'esprit politique des officiers supérieurs et généraux, Louis ne manifeste aucun attachement particulier à l'Empereur et se déclare prêt à servir le Roi. Il n'estime n'avoir pris aucune part à la dernière guerre, parle même de l'usurpateur et veut prouver la sincérité de [son] dévouement et de [sa] fidélité à l'auguste personne de Sa Majesté.

La Seconde Restauration ne pardonnera pas ceux qui ont rejoint l'usurpateur. Pendant cinq ans, il sera l'un des demi-soldes. Enfin, le , Hugo fut rappelé, et nommé, en qualité de colonel, temporairement, membre du conseil de recrutement de la Corrèze, à Tulle, où il épousa Marie Pinaud.

Maréchal de camp en 1831, commandeur de la Légion d'honneur, le général Hugo, après avoir exercé le commandement des subdivisions de la Corrèze et du Cantal, prit sa retraite à Tulle en 1835. Maire de la ville de 1849 à 1851, il meurt, à Tulle, dans la nuit du 17 au , et fut inhumé au cimetière de Chameyrat (Corrèze) dont il avait été aussi le maire.

Décorations

  • Légion d'honneur :
    • Légionnaire (), puis,
    • Officier (), puis,
    • Commandeur ;
  • Chevalier de Saint-Louis () ;
  • Chevalier de l'Ordre royal d'Espagne () ;

Hommage, honneurs, mentions,...

Oncle du poète, celui-ci l'illustra dans le poème Le cimetière d'Eylau de La légende des siècles :

« Je vis mon colonel l'épée en main.
Par qui donc la Victoire a-t-elle été gagnée ?
Par vous dit-il. La neige était de sang baignée.
Il reprit : C'est bien vous Hugo ?
C'est votre voix.
Oui. Combien de vivants ?
Etes-vous ici ? Trois.
 »

Publications

  • Adèle Hugo, Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie, A. Lacroix, , 6 éd. , J’étais capitaine de grenadiers au 55 (texte intégral) ;
  • Sa correspondance avec Victor Hugo a été publiée.

Union et postérité

Louis Joseph épousa, le à Tulle, Marie Pinaud ( - Tulle † - Chameyrat), dont il eut :

  1. Léopold ( - Tulle), marié le avec Nathalie de La Treilhe de Lavarde (), dont :
    1. Léopoldine (née le ), mariée en avec Alphonse Violet ( † ), dont postérité ;
    2. Camille (née en ), mariée en avec Albert Masselon ( † ), dont postérité ;
  2. Marie ( - Tulle † - Tulle), mariée le avec Léon Chirac ( † 1854). Veuve après six mois de mariage, elle rentre au Carmel de Tulle et fit profession de foi le sous le nom de sœur Sainte Marie-Joseph.

Voir aussi

Articles connexes

  • 26 régiment d'infanterie de ligne ;
  • Liste des maires de Tulle ;
  • La légende des siècles ;
The contents of this page are sourced from Wikipedia article on 30 Apr 2020. The contents are available under the CC BY-SA 4.0 license.