Charles Christienne

Piloot
The basics

Quick Facts

IntroPiloot
PlacesFrance
wasAviator Pilot Aircraft pilot
Work fieldMilitary
Gender
Male
Birth11 February 1920, Lorient, France
DeathJanuary 1989 (aged 68 years)
Star signAquarius
Family
Spouse:Odette Christienne
The details

Biography

Le général de brigade aérienne Charles Christienne, né le à Lorient (Morbihan) et mort le , était un aviateur militaire français. Héros de la France libre durant la Seconde Guerre mondiale, il fut le directeur du Service historique de l'armée de l'air entre 1974 et 1985.

Biographie

Seconde Guerre mondiale

Charles Léon Christienne naît le à Lorient (Morbihan). Il entre à l'École de l'air en octobre 1939, dans la promotion Pinczon du Sel, en même temps que Pierre Lissarrague. Tous deux deviendront amis, généraux, et historiens. Il est encore en formation lors de la bataille de France, et se retrouve démobilisé sans avoir combattu.

Il a aussi pour ami Robert Roussillat (1919-1991), né à Keryado, une commune située dans la banlieue nord de Lorient. Roussillat est de la promotion précédant la sienne (1938, « lieutenant-colonel Mailloux »). Après l'invasion de la Zone libre par les Allemands en novembre 1942, tous deux décident de rejoindre les rangs de la Résistance. Lors d'un séjour à Paris, ils parviennent à rencontrer des membres des services secrets britanniques, mais ceux-ci leur proposent de passer à la lutte armée sur le sol français, ce qui ne leur convient pas. Formés en tant que pilotes de guerre, Roussillat et Christienne estiment qu’ils rendront de meilleurs services à la France libre s’ils parviennent à rejoindre les forces aériennes alliées. Un prêtre résistant, l’abbé Hervé Laudrin (1902-1977), leur propose de franchir les Pyrénées vers l'Espagne neutre. Mais alors que Roussillat, Christienne et les membres de leur petit groupe tentent un premier passage, ils sont soudainement abandonnés par leur passeur. Arrêtés par des gendarmes, ils sont conduits au poste de Saint-Girons (Ariège). Ils appréhendent d’être remis aux Allemands, mais ils parviennent à s'enfuir grâce à la complicité de quelques gendarmes.

Revenus en Bretagne, leur région d'origine, Roussillat et Christienne choisissent alors de tenter leur chance par la voie maritime. Ils réussissent à contacter le réseau Alliance, dont l’un des membres, l’armateur Ernest Sibiril, dirige une filière d’évasion basée à Carantec, près de Morlaix. Le , Roussillat, Christienne et dix autres volontaires embarquent à bord du Tor-e-benn (« Le Casse-tête »), un cotre de 6,7 m commandé par le capitaine Jean Péron. Après être parvenu à éviter les patrouilles allemandes, pourtant incessantes dans cette zone stratégique, le navire accomplit par gros temps une traversée qui dure près de deux jours. Il arrivera finalement jusqu'en Angleterre. Débarqués à Porthleven en Cornouailles, les évadés de France sont accueillis par les acclamations d’une petite foule enthousiaste, à leur vive émotion. Ils sont ensuite immédiatement pris en charge par des agents du MI5, le contre-espionnage britannique. Comme le veut la procédure, ces derniers doivent en effet déterminer si les nouveaux arrivants ne sont pas en réalité des espions. Amenés en train jusqu'à Londres, Roussillat, Christienne et les autres se retrouveront internés pendant quatorze jours à la Patriotic School et devront expliquer en détail leur parcours et leur carrière. Après avoir passé avec succès les différents tests, ils peuvent aller se présenter au bureau de recrutement des Forces aériennes françaises libres (FAFL). Charles Christienne s'engage le , avec le grade de lieutenant observateur et le matricule 35634.

Robert Roussillat signe son engagement le même jour, sous le numéro de matricule 35638. Décidément inséparables, les deux Bretons sont affectés au groupe de bombardement Lorraine. Créée en avril 1943, cette unité est alors dirigée par le commandant Michel Fourquet, dit « Gorri », qui s'est également embarqué pour l'Angleterre à Carantec. Elle est intégrée au sein de la Royal Air Force sous le nom de Squadron 342. Stationnée sur la base d'Hartford Bridge, près de Londres, l’unité ne comprend pourtant que des Français. Arrivés au terme de leur formation dans diverses écoles de la RAF le 23 mai 1944, les deux amis se retrouvent pour former un équipage. Roussillat est pilote, Christienne navigateur : il ne passera son brevet de pilote qu'après la Libération, en 1945. Le radio-navigant est le sergent-chef Mahé. Ils baptisent leur avion « Ville de Lorient ».

Ils effectuent le leur première mission de bombardement. La cible est les batteries allemandes situées à Gravelines, sur la Côte d'Opale. Dépourvu de suffisamment d'expérience, l'équipage ne participe pas au débarquement de Normandie le . Toutefois, il se rattrape amplement par la suite, et effectue près de 85 missions de guerre en seulement onze mois. La plupart du temps, il s'agit de bombardements à haute altitude (environ 10 000 pieds) contre des sites stratégiques ennemis, par exemple les bases de lancement des bombes volantes V1, les gares de triage ou encore les usines d’armement. Les frappes visent parfois les villes où les Allemands tentent de se retrancher pour stopper la progression des armées alliées. C'est lors de missions de ce type que le risque de faire des victimes parmi la population civile était le plus important. Les missions les plus populaires parmi les équipages étaient ce qu’ils appelaient la « chasse libre ». Volant à basse altitude, il s'agissait de traquer l’ennemi de nuit dans un secteur délimité. Volant au ras des arbres, les avions alliés s'attaquaient à tous les convois ennemis qu’ils pouvaient rencontrer. Lors de l'été 1944, la Luftwaffe a déjà largement perdu la maîtrise du ciel, et les quelques Messerschmitt Bf 109 qu’elle peut encore aligner ne font pas le poids face aux avions alliés, mais les batteries anti-aériennes (la Flak) demeurent une menace constante. Après chaque mission, les avions sont criblés d'impacts de balles. Au cours de la guerre, le GB « Lorraine » perd l’équivalent de trois fois ses effectifs. Roussillat et Christienne ont la chance de sortir indemnes de cette hécatombe. En octobre 1944, une fois le territoire national libéré, le GB « Lorraine » quitte définitivement l’Angleterre pour s’installer sur la base aérienne de Vitry-en-Artois, près de Douai. Il participe encore aux bombardements contre les forces du Troisième Reich en Hollande et dans le bassin de la Ruhr, jusqu'à la signature de la capitulation allemande, le .

Après-guerre

Après la guerre, il est affecté à l'école de Cazaux comme instructeur, puis passe son brevet de pilote.

En 1953, Charles Christienne prend le commandement de la base aérienne de Persan-Beaumont, située au nord de Paris et officiellement rattachée à la deuxième région militaire. Cette base est en réalité très particulière. Elle abrite en effet l’escadrille ELA 56 « Vaucluse », la branche aérienne du « Service Action » du SDECE, le service de renseignement extérieur français. L'escadrille dispose d'une quinzaine d’avions, souvent des modèles anciens mais à la robustesse éprouvée : Junkers Ju 52, Douglas C-47 Dakota, Fairey Barracuda, Siebel 204, Westland Lysander, Hurel-Dubois HD-321, Messerschmitt Bf 108, Fieseler Storch, etc. Charles Christienne succède à ce poste à son ami Robert Roussillat, en disgrâce après avoir été impliqué dans un accident aux conséquences tragiques lors d'un meeting aérien organisé à Saumur en août 1953. Charles Christienne conserve ce poste jusqu'en octobre 1956}. Il a pour successeur le commandant Fernand Nourigat.

En 1957, il est affecté au Secrétariat général de la défense nationale. En 1960 il est affecté à l'État-major de l'armée de l'air, au bureau Budget. Il commande la base aérienne 107 Villacoublay au moment des événements de mai 1968. En 1971, il est nommé général de brigade aérienne et directeur adjoint du personnel de l'armée de l'Air. Il devient alors un fin connaisseur des critères de nomination des officiers généraux et des rapports avec le pouvoir politique.

Il quitte l'armée de l'air en 1973, et se voit confier la direction du Service historique de l'armée de l'air jusqu'en 1985. L'année suivant sa prise de fonction, en 1974, il a l’idée de créer une section d’histoire orale, à une époque où cette méthode est encore peu répandue en France. En octobre 1978, interwievé par Air Actualités, il l'expliqua ainsi :

« Lorsque je suis arrivé dans ce service, j’ai remarqué que de nombreuses archives écrites manquaient, à cause en particulier des destructions de la Seconde Guerre mondiale. Je me suis par ailleurs rendu compte qu’étant donné le jeune âge de notre aviation militaire, de nombreuses personnes l’ayant servie dans ses débuts étaient encore en vie, il était intéressant d’aller les voir. »

Avec ses homologues du service historique de l'armée de terre (général Jean Delmas) et de la marine (contre-amiral Jacques Chatelle), il donne en 1982 un nouvel élan à la Revue historique des Armées, désormais tournée vers le monde universitaire.

Il décède le . Il a été incinéré et ses cendres dispersées en mer au large de Lorient, sa ville natale.

Œuvres

  • Charles Christienne, L'Aviation française : 1890-1919, Paris, Atlas, 207 p. .
  • général Charles Christienne, général Pierre Lissarrague, Alain Degardin et Patrick Facon, Histoire de l'aviation militaire française, Paris, Charles-Lavauzelle, , 557 p..
  • Charles Christienne (dir.) et Service historique de l'armée de l'air, Du ballon de Fleurus au Mirage 2000 : les responsables de l'arme aérienne, SIRPA [Service d'information et de relations publiques des armées] Air, , 157 p. .
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